La dernière fois qu'on l’avait vu à Cannes, c’était il y a trois ans à la Quinzaine des Réalisateurs où il volait la vedette à Zahia Dehar dans Une fille facile par la puissance tranquille d’un jeu granitique. Samedi soir, lors de la montée des marches de De son vivant, une fois encore, il n’était pas au centre de l’attention des festivaliers qui n’avaient d’yeux que pour Catherine Deneuve. Mais deux heures plus tard, lors la longue standing ovation qui a suivi la projection, les regards d’admiration et d’émotion du public convergeaient vers lui. Devant la caméra d’Emmanuelle Bercot (qu’il retrouve après La Tête haute, présenté en ouverture à Cannes en 2015 et La Fille de Brest), il incarne un prof de théâtre atteint d’un cancer qu’il sait incurable et qu’on suit lors de la dernière année de son existence. Dans ce mélo qui s’assume, la partition qu’il joue, incroyablement dense, intensément fragile, explose le cadre dans lequel on pourrait sur le papier le croire enfermé. Magimel est l’un des plus grands acteurs français d’aujourd’hui, toutes générations confondues. On ne le dira et ne l’écrira jamais assez.
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