Au fil du jour

Les petits  de la rue reconnaissent la vieille mamie blanche et me font un petit signe amical en passant  quand ils me voient sortir de ma super pension de famille 

Notez l'adresse : Hilias. Ourem Road.   Palolem   Canacona   GOA 

Good bye Novembre

Toute sacrée qu'elle soit 

la vache semble bien tentée par ce petit encas 

Je traverse la rue et vais écrire à l'ombre chez Kate 

 Avant d'aller admirer un énième coucher de soleil , en cette fin de moi et de mois...

Un ordi , une histoire qui cherche à me surprendre, un jus de pastèque , 30° =  le bonheur ABSOLU 

La vivouza

Comme chante Pierre Perret , la vie vous a 

On dirait qu'elle me guette maintenant que je suis en guoguette 

Elle m'attend à chaque tournant .

Je n'ai rien à faire et voilà que je n'ai pas le temps ....la vie va . 

La vivouza . Vous ne vous en souciez même pas.

Je ne le vois plus passer le jour ;  j'écris:  Je sors de moi-même ;  j'oublie  jusqu'à qui je suis . Je n'écris pas : je me retrouve : " Ah tu étais là ! Ca va toi ? " Je me souris,  je me nourris, je  VIS. Je dors même les nuits de pleine lune . Et avec plaisir, je dépense mes thunes tant c'est facile ici de partager et de réaliser à quel point on n'est qu'Un . 

A quel point on n'a rien à faire de mieux que d'être tous joyeux ensemble.  On ne s'en prive pas .Dans ces pays où la plupart des gens n'ont rien, ( mais rien de rien ), leur seule richesse est d'être quand même contents d'être vivants,  Contents dedans.  Ca donne une certaine liberté.Un peu comme de surfer sur un tapis de pure bonne volonté .

L'amour autour est comme j'ai toujours rêvé qu'il soit : palpable, fluide, léger,  simple, stable  inépuisable, pénétrant, évident.  Un état d'être naturel.  Un état de fête.

Tout est sacré ici au quotidien .  

Patience. Bienveillance . Tolérance.  Détachement s'étalent humblement .

Ca me va tout à fait  cette intelligence du coeur en tout.  

La vie m'a bien eue : elle me renouvelle !  Me rend à moi-m'aime.

En Irlande pendant ce temps là

Matin, midi et soir la beauté s'accumule et grâce à ce photographe de génie -  Ronan Davis qui se cache derrière Connemara Man Photography - j'ai le bonheur quotidien de nager dedans .

No comment

 Reçu d'un FB sri Lankais 

Happy birthday on a beach

 

J'ai déménagé

 Et bien que l'endroit soit charmant , ce n'est pas évident. 

Je suis à la Hilias Retreat tenue par un couple on ne peut plus aimable. J'attendais ça depuis 17 nuits , ne m'étant réfugiée au Palolem Cottage  que parce qu'ici il n'y avait pas de place. avant ce soir . Et qu'il n'y en aura plus non plus après le 14 décembre date à laquelle je serai "homeless"  .En attendant je suis pour 17 nuits dans ce qui est considéré par Trip Advisor comme un petit coin de paradis.  

La chambre extrêmement propre et coquette est 2 sinon 3

fois plus petite que la précédente. trop étroite pour que j'y rentre la table qui est sur la petite terrasse donnant sur le jardin . Où il fait trop chaud pour écrire le jour et où le soir   le bruit de l'air conditionné des chambres environnantes rend la concentration difficile.   Ce qu'il y a de bien, c'est que je n'ai pas la musique d'un nresort voisin  jusqu'à 1 heure du matin . Je vais pouvoir ranger mes boules quies.  Nous verrons demain si j'ai vraiment perdu au change  comme j'en ai l'impression. à l'instant.

Au marché de Chaudi

Moitié ouvert, moitié couvert , il fallait que j'y aille au moins une fois au marché du samedi à Chaudy 

Bruyant, désordonné, bondé, coloré, animé, chaotique. 

Sympathique, mal éclairé, lieu de rencontres, lieu d'échange, ruelles défoncées, étals déglingués 

Vous trouverez de tout . De quoi épicer les currys jusqu'aux plus beaux saris et toute la maroquinerie 

Pooja promène sa si belle chevelure entre piments et racines de gingembre. Un régal de marcher derrière elle,  au milieu des boutiques d'artisanat ou de gastronomie , entre fleurs et quincaillerie , entre bijoux et poteries 

"En Inde, il existe un concept culturel appelé paisa vasool, qui se traduit approximativement par "rapport qualité-prix". Paisa vasool, qui reflète le style de vie local consistant à trouver de la valeur dans tout ce que nous avons et à tirer le meilleur parti de chaque interaction, est souvent compris en termes financiers. Il décrit la façon dont nous pouvons maximiser l'argent que nous avons déjà dépensé, de la satisfaction de profiter du petit-déjeuner gratuit à l'hôtel à l'ingéniosité d'ajouter de l'eau au shampoing pour qu'il dure plus longtemps.

Il ne s'agit pas de savoir combien ils payent pour quelque chose, mais plutôt ce qu'ils en retirent.  Une grande générosité est manifeste ds deux côtés.

J'ai eu le plaisir donc ( enfin c'est Julie qui l'a pris ! ) )  de marchander 3 leggins à 100 roupies chacun  (1,10 euro) pour 250 roupies les 3  ( 2, 75 euros ) . 

On y allait pour acheter les légumes de la semaines,  un peigne à poux pour Arty, des bindis  pour moi et des épices.  Comme le jour tombait on avait du mal à distinguer les couleurs des montagnes de vêtements empilés ! 

Le poids que Julie est parvenu à porter sur l'épaule pour rejoindre le rickshaw m'a bluffée  . Beaucoup portaient leurs emplettes sur la tête .

  Quelle tolérance et quelle générosité partout !  Que de sourires de gentillesse ! 

"Cet esprit de générosité est rendu par le mot barkat (bénédiction ou abondance en ourdou), qui est utilisé pour décrire une philosophie autour de l'argent. 

"Nous disons que lorsqu'il y a barkat, lorsqu'il y a une moralité autour de la source et de l'utilisation de l'argent, il y a une grâce dans la façon dont il semble se multiplier. On n'a pas l'impression de ne pas en avoir assez", explique le Dr Supriya Singh, professeur honoraire en sociologie de la communication à l'université RMIT de Melbourne.

"En Inde, l'argent est un moyen de relation". Même si les gens n'ont pas beaucoup d'argent, ils le dépensent et le partagent avec soin." Je le vois tous les jours.

"L'Inde était autrefois l'un des pays les plus riches du monde, mais la colonisation et la corruption ont radicalement modifié son économie. Au cours des 50 dernières années, le pays a également été frappé par des crises financières et des politiques comme la démonétisation".  Aujourd'hui dans un pays où 60% de la population vit avec moins de 3.20 dollars par jour , alors que je peux en dépenser 40, cette incertitude financière a créé cette culture où les gens font  très attention à la façon dont ils dépensent leur argent . ils connaissent la valeur des choses.  Il faut que ça en vaille la peine . Ils vont d'ailleurs respecter ce qu'ils ont acquis.

Les Indiens sont toujours impeccables sur eux .  La propreté dans ce pays est primordiale.  Gandhi y oeuvrait déjà en 1920. " L'assainissement est plus important que l'indépendance "

 

 Il serait impensable ici de porter deux jours de suite les mêmes habits. Tout ce qui a été porté est lavé quotidiennement ( à la main bien sûr, le plus souvent ). La chaleur, les odeurs de transpiration, le respect dû à l'autre, leur code de propreté le justifient. Les enfants qui portent l'uniforme sont toujours impeccables. Toutefois se laver les mains 20 fois par jour dans un pays où l'eau est rare ne serait pas non plus concevable, je suppose. Au lieu de se doucher ils se lavent d'ailleurs avec un pichet à partir d'un seul seau d'eau qu'ils remplissent. précautionneusement.  600 Millions de personnes ( soit 120 millions de foyer ) n'avaient pas de toilettes personnelles  il y a 12 ans . Certains Indiens, qui auraient eu les moyens d'en installer  ne trouvaient  d'ailleurs pas convenables de les avoir à l'intérieur de la maison, là où l'on mange, là où l'on prie. Le premier ministre Narandra Modi  a lancé il y a quelques années  un grand programme " Inde Propre" (  Swachh Bharat !,) qui avait pour objectifs entre autres de faire installer 500.000 toilettes publiques et 100 Millions de toilettes privées  avant 2019 date des élections . Le but a eté atteint  grâce à la médiatisation et aux subventions.  Mais les déchets restent un challenge  avec tant et tant de gens et si peu de place pour les traîter. Résultat le gens sont impeccables , les maisons sont propres et l'environnement ressemble à une décharge.

Le choc

 

 Julie m'avait dit qu'elle habitait une maison avec une seule chambre  sans lit car ils dormaient à 6 à même le sol. Dans ma tête d'Européenne c'était forcément un deux pièces quoi, une cuisine, une salle de bain, un " salon"  avec une banquette et une télé, et une grande chambre !

Non mais ma pauvre Anne tu débloques !!!! La preuve c'est qu'aujourd'hui tu es allée chez Julie et Samesh  avant de partir avec Pooja au marché de Chaudi 

Alors là, et pourtant Dieu sait si j'en ai vu, je suis tombée des nues !

La maison de Julie est un tiers de maison . C''est à dire que le propriétaire avait une maison de quelques 60 metres carrés peut-être et qu'il en a fait 3 logements. Mes nouveaux amis en louent un ! Composé d'une cuisine de 5m2 , d'une salle de bain de 3  et d'un pièce carrelée  qui doit en faire 12 où ils dorment allongés à même le carrelage à 6 . Pendant qu'elle me servait le thé, le "chaï traditionnel, j'étais muette . 

- "Don't think" disait Julie  qui devait m'entendre penser mais je ne pouvais m'en empêcher .

"It is fine ! We never slept in a bed ( On n'a jamais eu de lit ).  We have never known better  (On n'a jamais connu mieux) Don't worry! ( Ne te fais pas de souci)  It is the best home we ever had (C'est le meilleur endroit où l'on ait jamais vécu) "

"One day the girls will be married , the grand -father ( 85 ans ) will die and we will be just fine ....ajoute le mari. Quand je propose de payer d'avance un an de loyer, il répond que non car ces 80 euros mensuels que j'enverrais, s'ils arrivent, seront dépensés pour la vie quotidienne , à boire de l'eau en bouteille par exemple, alors que ce qu'il faut c'est qu'ils commencent à acheter et à stocker  les matériaux, avant qu'ils n'augmentent d'année en année  pour retaper une ruine qu'ils ont dans leur village d'origine. J'irai avec  Julie en bus de nuit, le voir le terrain du Karnataka, en mars , avant de repartir et je me suis engagée à la poser symboliquement la première pierre, la marche du seuil . 

Mais, je ne veux pas vivre comme je vis quand une famille de cette qualité vit ainsi . Je ne peux pas imaginer que ces magnifiques jeunes filles n'aient aucun endroit pour étudier, que les parents n'aient aucune intimité , que personne ne puissent dormir avant que le magasin ne soit fermé, le rickshaw parké, le diner pris à minuit . Comment voudriez-vous qu'en pleine adolescence, les enfants se lèvent en pleine forme à 6 heures du matin. Pooja ne parvenait  pas à  se réveiller ce  samedi . Il faut que ces gens aient, un jour,  en effet un toit, une vie qui leur ressemble  Je n'y parviendrai pas toute seule. Je vais leur ouvrir un compte et espérer qu'à nous tous on va pouvoir les sortir de cette vie pour nous "impensable " C'est un Taureau réaliste qui vous le dis.

Retourner au village, au moins pour la saison des pluies, semble être le moteur de tous ces saisonniers . Bien que Julie soit ici depuis 2006 .

Une photo d'eux 5 au village justement lorsqu'ils y sont allés pour une grande fête traditionnelle 

Au Royal Italy

 

Ca fait des années que je ne déjeune pas ou que ,si je déjeune je ne dine pas, mais ici les senteurs  sont telles  ici que mon estomac reste comme en éveil  et me murmure  à l'oreille autour de 14 heures :

Et que dirais-tu d'un dosa ? 

Et si on essayait un "mackerel thali" 

Ils ont l'air trop bons ces calamaris, non ? 

Et nous voilà séduits .

Ca fait deux fois que ça nous arrive cette semaine et que nous dérogeons au 20 heures de jeûne consécutives.

Le corps ne semble pas s'en révolter.

Il  s'est habitué enfin à la chaleur, l'inspiration revient, la joie d'écrire me tient et je passe mes après-midi au Royal Italy d'où je peux voir la boutique de Julie . 

Une banquette simple, au-dessus, l'indispensable ventilo, un modeste  resto de rue aux prix modiques  qui vous permet de déjeuner pour moins de 5 euros. 

Au mur, à vendre, des peintures d'animaux,  ou des Bouddhas aux yeux clos. 

Des patrons et serveurs qui connaissent votre prénom et vous accueillent en amise. Ils viennent de venir à deux me demander si j'ai déjà mangé du maquereau car c'est un poisson à fines arrêtes et il ne faudrait pas que l'une ne m'étouffe . ( En effet, il en est assez de Kay ) Leur cuisinier hors pair préfèrerait me servir du thon. .Je m'en tiendrai au petit poisson bleu mais quelle délicatesse !

"Je suis bien ici ".

 Ca m'évoque la chanson de Marine  :

Berlin 

"Je ne me souviens plus d’aucun nom
De quartier, de rue, de statue, de rien
Je me souviens de ma première soupe
Et du premier matin
Quand il faisait froid
Quand je suis restée plantée là
En face d’un reste du mur
J’étais à l’ouest. Il faisait bon te rencontrer enfin, Berlin"

C'est un peu comme ça ; je rencontre le Goa que je n'ai pas connu de ma jeunesse 

Le Goa où il suffisait d'être soi et de se sentir ÊTRE. Et de laisser les autres Être aussi .J'ai l'âge d'être naturellement  comme ça maintenant , tolérante, reconnaissante , joyeuse d'avance ..

 C'est l'heure de la récolte et elle est abondante.  

Diner en musique

 Comment ne pas être joyeuse dans un décor aussi sympa , à se régaler de calamars  et de riz parfumé, accompagnés d'un verre de rosé tout  en écoutant les tubes des années 70 .

C'est tous les jours Noël ou quoi ? 

Jour du hénné

Le henné permet de produire un tatouage éphémère qui s'applique sur le corps. La poudre est diluée à de l'eau de fleur d'oranger ou de rose afin de former une pâte. Quand cette pâte sèche cette croûte tombe et reste seulement le dessin subtil 

Arty le renouvelle une fois tous les 10 jours environ 

Je me suis tellement librement attachée à ses enfants que ça ressemble à des retrouvailles programmées de tout temps .

Et ce soir aussi

Comme je m'installe toujours à la même table au Hi-Tide , je vous offre forcément toujours la même vue ! 

Les mêmes causes produisent les mêmes effets

Alors que je dégustais un crabe déli-cieux 

                                               Notez la joliesse des carottes coeurs

On est encore passé par toutes les couleurs

 

Ma boutique

Vu le temps que j'y passe - 2 ou 3 heures par jour, à m'abriter  du soleil de midi , on pourrait imaginer que j'ai changé de métier !  En fait, je tiens un rôle de grand-mère. L'école a repris mais les cours qui commencent dès 7h30 se terminent à 13h donc j'y retrouve les enfants  quand ils rentrent en bus scolaire vers 13h30 pour un premier pepsi ! Ils restent dans la boutique ou autour,  jusqu'à 23h . C'est seulement alors que Julie  leur  préparera le diner. Ils ne se couchent guère avant  minuit ou 1heure du matin et à 7h30 ils sont sur les bancs de l'école .  Ca ferait frémir bien des grand-mères ! Et j'en suis ...

Des siècles après

Je voulais voir "Colomb", la plage d'à côté, sans Christophe qui, parti découvrir les Indes, finalement découvrit l'Amérique 

Somesh, le mari de Julie, Mr Tuk Tuk m'y a donc conduite 

Un chaï dans cet endroit,  je vous le recommande 

Then, back to Palolem où décidément je me sens bien, bien que ce soit plus touristique que Patnem le village d'à côté  avec sa " Colomb Beach" 

                                  Trois euros cinquante la ballade . On en fera d'autres !