Il s’appelait #LucienMorisse, c’était un génie créateur. Le 11 septembre 1970, il y a tout juste cinquante piges, il nous a quittés… comme ça, sans crier gare. Il avait 41 ans ! C’était pourtant pas son truc de faire ce genre d’entourloupe. D’un coup, il a saccagé le moral de tous ceux qui l’aimaient. Moi le premier.
Il avait passé sa vie dans un hamac en forme de portée musicale. Il y rêvait… Il rêva un jour de révolutionner la chanson… à travers la radio. Et il l’a fait. Sylvain Floirat, big patron qui venait de créer Europe N°1, lui a donné les clés. Il a ouvert un paradis aux auteurs, aux musiciens, aux chanteurs. Je fis partie de ces heureux bénéficiaires.
« La Bérésina », « Adèle » « Le Tord-boyaux », en firent un inconditionnel de mes chansons. Eddy Barclay, chez qui je les avais enregistées, lui, n’y comprenait rien ! Ne me dit-il pas un jour : « Laisse tomber, ça ne marchera jamais !!! »
C’est toi, Lucien, qui m’empêchas de couler ! Le coup de bigophone, que tu passas alors au patron des disques « Vogue » (qui te fit confiance), m’a sauvé la mise !.. Et j’ai enregistré chez lui « Cristobal », « Cuisse de mouche » et « Les colonies de vacances » qui t’ont donné raison !
Oui, je te dois tout, Lucien !.. N’est-ce pas à cause de toi, vieux frère, que quelques années plus tard j’ai écrit « T’en fais pas mon p’tit loup » pour consoler tous ceux qui, comme moi, ont failli sombrer ! Car tout en me sauvant du naufrage, tu as murmuré à ta façon cette chanson à mon oreille.
Que ta fille Catherine en soit certaine, personne ne te remplacera jamais dans nos cœurs !
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