Trois histoires rapportées par Maela
En INDE, un jour, un sage hindou qui se rendait au Gange pour s’y baigner, aperçut sur la rive des gens d’une même famille en train de crier l’un sur l’autre, emportés par la colère. Voyant cela, il sourit, se tourna vers ses disciples et leur posa cette question : "Savez-vous pourquoi les gens en colère crient l’un sur l’autre ?". Les disciples réfléchirent un petit moment, puis l’un dit : "C’est parce qu’on perd son calme, que l’on crie".
Les disciples se creusèrent encore la tête et trouvèrent plusieurs réponses, mais aucune n’était satisfaisante. A la fin, le saint homme leur expliqua : "Quand deux personnes sont en colère l’une contre l’autre, leurs deux cœurs s’éloignent énormément l’un de l’autre. Pour couvrir la distance, ils doivent crier pour pouvoir se faire entendre. Et plus ils sont fâchés, plus ils doivent crier fort car plus la distance est grande".
"Prenez les gens amoureux, continua-t-il, ils se parlent bas, ils murmurent, car leurs cœurs sont très proches l’un de l’autre, et la distance est minime. Même, souvent, ils ne doivent même plus parler ; se regarder suffit".
Il regarda alors ses disciples et leur dit : "Donc, quand vous discutez avec quelqu'un, ne laissez pas vos cœurs s’éloigner l’un de l’autre, sinon, un jour viendra où la distance sera si grande que vous ne retrouverez plus le chemin du retour..."
En INDE, un jeune indien vint solliciter un grand Yogi, il désirait ardemment devenir son disciple. "Ardemment ?" reprit le yogi, "ardemment" dit le jeune homme.
Le Yogi prit alors un sceau, le remplit d’eau et dit : "alors regarde ce qu’il y a au fond du sceau" et comme le futur disciple se penchait, le Yogi lui enfonça la tête dans l’eau, le jeune homme se débattit mais rien n’y fit, le Yogi lui maintenait fermement la tête dans l’eau… au bout de deux minutes, il relâcha. L’inspiration du jeune homme déchira le silence. "Lorsque tu désireras le Yoga comme tu viens de désirer l’air, reviens me voir" dit le Yogi.
Le Yogi prit alors un sceau, le remplit d’eau et dit : "alors regarde ce qu’il y a au fond du sceau" et comme le futur disciple se penchait, le Yogi lui enfonça la tête dans l’eau, le jeune homme se débattit mais rien n’y fit, le Yogi lui maintenait fermement la tête dans l’eau… au bout de deux minutes, il relâcha. L’inspiration du jeune homme déchira le silence. "Lorsque tu désireras le Yoga comme tu viens de désirer l’air, reviens me voir" dit le Yogi.
En INDE, Râmânuja, l'un des grands maîtres du Védânta, était généreux. Il regardait tous les humains pareillement, offrait à tous son attention, aux hommes comme aux femmes quelle que soit leur caste. Il était même chaleureux à l'égard des hors-caste. Il scandalisait les gens de son temps.
Au temps où il cherchait encore sa voie, il approcha un maître et le pria de l'initier. Il lui offrit une noix de coco. Le maître, reconnaissant une grande âme, prit la noix, la fendit d'un coup sec. Ainsi fut-il dit sans parole que son mental était brisé et que son ego pouvait s'écouler.
Puis il murmura à l'oreille du disciple le mantra sacré.
• - Répète-le avec tendresse, avec intelligence bien sûr, avec abandon et passion, avec détachement surtout. Ce mantra est d'une grande puissance, il te libérera sans faute de l'ignorance. Répète-le en secret, garde-le au fond de ton coeur, ne le communique à personne.
• - Pourquoi donc ne puis-je le dire à haute voix, devant les gens ?
- Si tu le divulgues il libérera celui qui l'aura entendu, mais toi, tu continueras à errer dans ce monde, plein d'ignorance et de douleur.
Râmânuja quitta le maître, grimpa aussitôt sur le toit du temple le plus haut. De là il appela la population d'une voix forte :
• - Venez et écoutez bien : le maître m'a donné le puissant mantra qui sauve assurément celui auquel il est transmis. Entendez-le, répétez-le : "Aum namo narayana." Vous l'avez bien entendu ? "Aum namo narayana. Aum namo narayana !"
Le maître aussi l'avait entendu, évidemment. Il fit appeler Râmânuja. Le disciple vint sans tarder.
- Pourquoi, malgré mon avertissement, as-tu divulgué ce précieux mantra sur la place publique ? lui demanda-t-il, effaré.
• - Je suis prêt à vivre encore mille vies d'ignorance et de douleur si ceux que je vois là, devant moi sur la place, sont tous sauvés dès cette vie, répondit paisiblement le disciple
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