Comment nommer cette légèreté ? Elle tranche tant sur les jours sombres de ces dernières années, sur les hivers contraints, sur les saisons moroses, qu’elle ne peut pas ne pas être issue de ce grand feu intérieur qui l’a toute consumée.
Comme l’arôme enivre au-dessus du brûloir, elle a le goût du bonheur simple. De ce qui se savoure sans réfléchir. De ce qui pétille sans raison. De ce qui se propage sans serment et se partage sans lendemain. De ce qui se communique sans retenue.
Comme un fou rire. Un parfum. Elle a la nature de ce qui déborde et exulte. De cette vie en surabondance qui en vient finalement à les traverser l’un et l’autre.
Cette réalité est insaisissable par elle-même. Une voie d’eau dans un navire met moins en péril que ce chatoiement dans leur vie d’un bonheur aussi candide, transformant chaque instant, chaque lieu, même banal, en évènement. Comme si, tout à coup, toute chose attirait leurs âmes. A la surface de leur peau. Ou venait à briller dans leurs pupilles. A leur redonner la vue et le goût.
Maela Paul
- L'Homme à la peau de Soie et autres portraits (L'Harmattan)
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