mercredi 8 juillet 2020

L'Eire de Cath'Eirin

L'INDÉPENDANT mardi 7 juillet 2020 
RENCONTRE CULTURE - LOISIRS 

  Catherine Roux-Prost, bressane d’origine, publie un livre de photos sur le Connemara où elle vit depuis 7 ans 

  Catherine Roux Prost aime revenir en Bresse, où elle a ses racines :­ sa maman, Paulette Vithu, que tout le monde appelait la Paulette, tenait le réputé hôtel­-restaurant des Trois Maures à Verdun­ sur­ le­ Doubs­ et gardé de nom­breux amis. Quand elle et son mari, Bernard, passent dans la ré­gion ­- l’hiver est rude au Connemara -­ ils se régalent de poulets de Bresse, de bons vins, de Comté et autres fromages, de moutar­de de Dijon... Mais son cœur bat depuis près de 10 ans au rythme de la vie ir­landaise. Elle en connaît les spécificités, aime la musi­que, apprécie la culture. El­ le prépare, comme person­ ne, les petits déj’revigorants qui se mangent ici, sans oublier pour autant la recet­ te des corniottes. Elle cuisi­ne de main de maître les seafood showder (soupe de poissons) en pensant tou­jours à la fameuse pochouse de son enfance ; l’irish stew ; le guiness pie ; l’ap­ple crumble cake pour ses hôtes. Mais cuisine très bien les bons petits plats français dont elle régale ses amis. 

Tout est à capter 

Une maison accueillante entre fjord et lacs, la lande fleurie à perte de vue, les murets de pierres qui ondu­lent avec les courbes du paysage, les routes étroites, au loin les collines qui sculptent l’horizon, les mou­tons qui se promènent en liberté, devant l’océan. Un chien qui court sur les pla­ges de sable blanc. Des mouettes et autres oiseaux marins qui s‘envolent. Des phoques qui se prélassent à marée basse. Des forêts de rhododendrons qui colorent les vallons. Des couchers de soleil somptueux. Des ciels changeants, passant du bleu ou gris acier. Des eaux turquoise et limpides à faire pâlir les tropiques. Des lan­goustes, des homards, des crabes, des araignées de mers qui se pêchent au ca­sier. Des lieus jaunes et autres poissons fraîchement sortis de l’eau à quelques mètres de la maison. Des petits ports aux navires mul­ticolores. Autant d’images qui ne laissent pas indiffé­rent l’œil d’un photographe. Tout est à saisir, à capter, à engranger, à surprendre, à enregistrer, à garder, et sur­ tout à partager. Tout naturellement Ca­ therine a été sensible à ces clichés version grand angle que la nature lui proposait à chaque instant. Ella a com­ mencé par se balader et cla­ quer quelques instantanés sur pellicule. Pour elle. Pour se souvenir. Pour le plaisir.

« Pour ma communion, on m’a offert un Polaroid »

La photo, c’est venu très tôt. Catherine Roux Prost préci­se : « Je me souviens très bien que l’on m’a offert pour ma communion (en 1973), un Polaroid. Une très mau­vaise acquisition aux dires de la Paulette (sa maman, NDLR), car les pellicules coûtaient très cher à l’épo­ que. Du coup l’année sui­vante, dans ma botte de Noël, j’ai fait l’acquisition d’un petit instamatic Kodak. Ensuite j’ai pris déjà beau­ coup de plaisir à photogra­phier les maisons, terrains et appartements à vendre lors de mon activité en tant qu’agent commercial immo­bilier, en France. 
Mais c’est lors d’un voyage qui nous a été offert par des amis pour la St­ Patrick en 2009, que j’ai eu un véritable coup de foudre pour la fabuleuse ré­gion du Connemara et pour les Irlandais. La photogra­ phie est devenue, une façon de captiver l’instant magi­que et la vive émotion que me procure, à chaque mo­ment et depuis bientôt 7 ans, la beauté de cette île. » 



Un des clichés préférés de l’auteure : Ballynahinch

Le château du XVIIe siècle est niché au milieu de 180 hectares de paysage sauvage, entre forêts et rivières. Devenu un hôtel 4 *, il est connu pour être le meilleur endroit d’Irlande pour les amateurs de pêche à la mouche pour le saumon et la truite de mer. Peu à peu, elle est deve­nue carrément addict :
« Cette émotion n’aurait aucun intérêt si elle n’avait pu être partagée via les ré­seaux sociaux et un site in­ternet, Appel d’Eire, créé, à l’origine pour les photos. » 
Mais cette fois, elle a fran­chi le pas et édité, sous le nom de Cath’Erin Photogra­phy, un recueil de quelque 70 photos, certaines pleine page, d’autres en mosaïque. « Depuis longtemps, je sou­haitais réaliser un livre pho­tos réunissant mes clichés préférés, mais surtout qui soit le miroir de mon degré d’attachement à l’île d’Éme­raude. » 
C’est une véritable invita­ tion à larguer les amarres pour visiter l’endroit. En pa­ ge de garde elle a écrit : « Pour remercier l’Irlande, mon pays d’adoption, j’ai posé quelques mots d’amour sur ces images. Ce livre est un hommage à la beauté et à la grandeur de cœur de cette île magi­que!»

Ghislaine Charton



+ D’infos 
On peut commander le livre par émail à : lakeviewbally@gmail. com au prix de 65 euros + frais de port. Format : 19 x 28 cm 56 pages sur papier photo de qualité. 

L’auteure complète : « Par la suite, nous trouverons un endroit, un commerce, un forum où le mettre en vente. Le prochain tirage sera modifié, je rajouterai la traduction en anglais des descriptions des lieux photographiés. » Les pubs, leur ambiance, un moment à vivre. Catherine Roux Prost précise : « Nous sommes en partie déconfinés depuis lundi dernier, mais les pubs restent fermés, seuls les restaurants, coffee-shops, ont rouvert, à condition de respecter la social distance (2 m), obligation de réserver, et de pas rester plus de 1 h 30. Peut-être qu’à partir du 9 juillet, toute personne rentrant sur le territoire irlandais pourra éviter la quarantaine de 14 jours de confinement. Mais ce n’est pas sûr, car il y aurait une liste green zone selon le nombre de cas infectés dans les autres pays. »

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