Christian Bobin très haut sur le Rocher
L'auteur de « Très-Bas » reçoit le prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l'ensemble de son œuvre. Le palmarès 2020 reflète notre besoin de lire.
À Monaco ce mardi soir, un écrivain dont nous avons bien besoin par les temps sombres qui courent vient d'être couronné pour l'ensemble de son œuvre par les jurés du prix littéraire créé en 1951 et remis à l'hôtel de l'Hermitage par la Fondation Prince Pierre de Monaco, elle-même créée en 1966 par le prince Rainier, en hommage à son père, amoureux des lettres et des arts. La princesse de Hanovre, Caroline, s'entoure chaque année d'un jury majoritairement composé de membres des Académies française et Goncourt, jurys dont deux membres ont disparu cette année (Jacques De Decker, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique, et Jean-Loup Dabadie, membre de l'Académie française).
Parmi les candidats proposés par le conseil littéraire (Metin Arditi, Élisabeth Barillé, Étienne de Montety et Pierre Michon), Christian Bobin, né en 1951 au Creusot, qui vit et écrit dans son havre au cœur de la forêt, a été choisi pour ce prix d'un montant de 25 000 euros. Cette mise en lumière des œuvres du poète, essayiste, amoureux des arts auquel on doit parmi tant de beaux livres, La Petite Robe de fête, Le Très-Bas et, tout dernièrement, celui qu'il a consacré à Pierre Soulages, Pierre (Gallimard). Dans ce « songe d'une nuit d'hiver », il livre, après La Nuit de Conques déjà en proximité avec l'artiste centenaire, une réflexion sublime sur la création, l'amitié qui le relie au peintre, un livre intemporel de ceux qui donnent raison à cette phrase de l'auteur lui-même : « L'intérêt des livres, c'est qu'ils taillent nos yeux, retendent la chair de nos âmes. »
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