Ma Parole crée l'Autre, c'est mon pouvoir et ma blessure.
Je peux faire l'Autre comme on fait des garnisons, des disciples ou des fidèles, tous bien alignés dans mes systèmes.
Je peux faire l'Autre comme on fait des exclus, des marginaux, des murs et des cloisons, contre qui j'appellerai les flics et les prisons
Ma Parole peut aussi faire l'Autre comme un Homme.
Mais alors, dès que je l'ai reconnu, il se lève debout de ma Parole et marche libre comme si ma Parole risquait de lui devenir son tombeau.
Je crée l'Autre, mais c'est lui qui me fait exister, car la relation est toujours une Parole dépossédée.
Croirai-je jamais assez que la parole de l'Autre puisse me construire ?
Dans la parole, nous sommes toujours trois.
Toi qui me parles, moi qui t'écoute et la Parole qui est aussi Quelqu'un
Jean DEBRUYNNE - Parole, p. 68, Paris 1992, Desclée éditeur
Création : Simone MANSOUR
Posté par Maela Paul
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