samedi 6 mai 2023

Francoise Giroud

 

Auteur
Passion des mots, passion de la vie

«Été 1960. Françoise Giroud vient de subir le plus grand échec de son existence : sa mort. De nombreux verrous bloquant la porte de sa chambre, une dose plus que létale de poison avalée, le téléphone débranché, elle avait tout prévu... sauf que deux solides gaillards iraient jusqu'à défoncer une cloison pour l'arracher à un coma déjà profond. Il lui faudra vivre. Plaquée par Jean-Jacques Servan-Schreiber, sa passion, et virée de L'Express, ce journal de combat qu'ils avaient fondé ensemble, en brave petit soldat, elle repart pour la guerre avec la seule arme dont elle dispose : sa machine à écrire.» Alix de Saint-André. 

Après sa tentative de suicide, Françoise Giroud écrivit Histoire d'une femme libre, récit autobiographique, dont Alix de Saint-André a retrouvé le manuscrit qu'on croyait détruit. On y retrouve la voix d'une femme d'exception, complexe, lucide, et formidablement courageuse. Au milieu d'une vie tourmentée, elle dresse à la point sèche le portrait des mondes et des hommes qu'elle a croisés.



Un homme, pour moi, ce n’est ni un portefeuille pour assurer mon existence, ni une étiquette dont j’ai besoin pour circuler dans la société, ni un bijou qu’il m’amuserait de porter pour que d’autres me l’envient, ni un sexe où accrocher mon reste de jeunesse pour la retenir, ni un poste à transistor destiné à combler le silence.

C’est un être humain avec lequel je veux trouver ce qu’il y a de plus rare au monde : un langage commun. Communiquer, s’entendre, être entendu et entendre l’autre.
Ce langage est fait de mots et aussi de gestes, bien sûr. On peut commencer par les gestes ; on peut commencer par les mots ; on peut réussir dans les gestes et pas dans les mots, dans les mots et pas dans les gestes. Dans ce cas-là, c’est raté et c’est affreux, parce qu’il arrive qu’on boite longtemps à deux, au lieu d’avoir le courage de reprendre le chemin seul.
On peut aussi se tromper un temps. Qui de nous ne s’est trompé ? En vous parlant, je me souviens d’un bel imbécile aux yeux verts… Non, je préfère ne pas m’en souvenir. Être absorbée par un homme au corps intelligent et à l’esprit obtus, fût-ce pendant deux mois, c’est la punition suprême.
Quand on a trouvé, il faut encore garder la communication toujours ouverte au niveau le plus profond, et ce n’est pas simple.

Histoire d'une femme libre de Françoise Giroud.

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