samedi 9 mars 2024

Certificat de vie

 Ca tombait bien : elle avait deux amies qu'elle venait de rejoindre ici qui, comme elle, faisaient les marchés et qui cigales prévoyantes étaient venu en ce début de printemps refaire leurs stocks de vêtements en prévision "des temps chauds ". Elles s'apprêtaient à repartir . L'une posterait donc  pour moi une attestation de vie à la Caisse des Retraites. Prière exaucée .

Nous venons de dîner ensemble, encore un peu suspendues à notre gorge irritée, qui hier ne voulait rien avaler, avec le plaisir de trouver chez Kate de la vraie purée ! 



De 15 ans ma cadette à peu près, Francoise est encore et toujours une hippie au grand coeur et à la vision large. Elle voyage beaucop et passe aussi ses hivers au soleil que ce soit à Bali, en Thailande ou en Inde . Elle fabrique des bijoux qu’elle revend elle aussi l’été sur les marchés de Provence 

Inutuile de vous dire qu’on est branché sur la même Radio Ici et Maintenant fréquence 1968

D’autant que j’ai commencé ma carrière sur les marchés moi aussi. A Guémené, Plouay ou Pontivy. Mes parents lorsque j’avais 5 ou 6 ans avaient un étal de chaussures et de sabots de bois. Les accompagner pendant les vacances ou parfois le samedi sur ces places de marché dans ces gros bourgs ne pouvaient être qu’une fête. 

Quand nous allions à Guémené sur Scorff, une fois les chaussures hommes femmes enfants, les chaussons remis en boites et les sabots et socques stockés dans le fourgon, et une fois la provision d’andouille garantie  pour la semaine , mon père m’emmenait en dehors de la ville le long du Scorff ramasser du cresson. Le souvenir est resté non seulement vivace mais magique. J’étais pensionnaire déjà, le diner du samedi était le seul que je prenais à la maison alors ce repas omelette cresson, prenait des allures de festin. Il a été mon repas préféré pendant des décennies. Maintenant je trouve que le cresson de serre n’a rien à voir avec le cresson des rivières. Même les oeufs  devenus pâles ont perdu leur goût Je n'y sens plus la légèreté du picorage, la liberté des cours de ferme...On dirait que les poules ne sont plus bohémiennes, elles non plus.

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