L'oiseau libre

 Once there was a free bird. She floated in the sky, catching midges for lunch, swam in the summer rain and was like many other birds.

But she had a habit: every time some event occurred in her life, whether good or bad, the bird picked up a stone from the ground. Every day she sorted out her stones, laughed remembering joyful events, and cried remembering the sad ones.

The bird always took the stones with her, whether she was flying in the sky or walking on the earth, she never forgot about them. The years passed; and the free bird collected a lot of stones, but she still kept on sorting them, remembering the past. It was becoming more and more difficult to fly, and one day the bird was unable to do so..

The bird that was free some time ago could not walk on the earth, she was unable to make a move on her own. She could not catch midges anymore; only rain gave her the necessary moisture. But the bird bravely endured all the hardships, guarding her precious memories.

After some time the bird died of starvation and thirst. Only a pitiful bunch of worthless stones remained. 

 Il était une fois un oiseau libre. Il flottait dans le ciel, attrapant des moucherons pour son déjeuner, nageait sous la pluie d'été et ressemblait à beaucoup d'autres oiseaux.

Mais il avait une habitude : chaque fois qu'un événement se produisait dans sa vie, bon ou mauvais, l'oiseau ramassait une pierre. Chaque jour, il triait ses pierres, riait en se souvenant des événements heureux et pleurait en se souvenant des événements tristes.

L'oiseau emportait toujours les pierres avec lui, qu'il vole dans le ciel ou marche sur terre, il ne les oubliait jamais. Les années passèrent et l'oiseau libre ramassait beaucoup de pierres, mais il continuait à les trier, se souvenant du passé. Voler devenait de plus en plus difficile, et un jour, il en fut incapable.

L'oiseau, autrefois libre, ne pouvait plus marcher sur terre, incapable de se déplacer seul. Il ne pouvait plus attraper de moucherons ; seule la pluie lui procurait l'humidité nécessaire. Mais l'oiseau a bravement supporté toutes les épreuves, préservant ses précieux souvenirs.

Au bout d'un moment, l'oiseau mourut de faim et de soif. Il ne resta qu'un pitoyable amas de pierres sans valeur. ...

Et nous ?  Vivons-nous dans le présent, dans la confiance et la gratitude ?  Ou collectionnons-nous des fardeaux vivants ?