Avec une manière de dire ses textes plutôt que de les chanter, un univers sonore rock qui ne manque pas d’originalité, Marine Bercot signe son troisième album Ravi(e)s.Une écoute s’impose.

Dans Ravi(e)s, Marine Bercot cueille son monde par un cocktail sonore qui mêle sonorités rock, hip hop, spoken word… D’emblée, elle nous invite à larguer les amarres avec un hymne à Berlin, une ville qui porte encore les traces des blessures de l’Histoire même (et surtout)  si elle a toujours réussi à renaître de ses cendres (Bleu à l’intérieur, Berlin).

Au fil des mots, la chanteuse évoque encore  les maux familiaux et les révélations qui font mal dans La Fille – dont la mise en images ne manque pas de punch – qui porte cette question lancinante : « 

La fille elle appelle et elle dit : « Ton père, c’est aussi mon père ! » 

De chanson en chanson, Marine Bercot   manipule des mots en forme de coup de poing et peut lancer ainsi dans Ça t’a fait quoi ? : « La mère et la pute, il faut choisir ». Elle n’est pas du genre à baisser la garde face au coup du sort de la vie.


Jouant sur l’éphémère des choses et des êtres, elle peut aussi profiter d’un instant de romantisme dans Partout les cœurs, sans pour autant refuser de brider son indépendance comme elle le dit dans la chanson titre : « Je suis ravie que tu me plantes, ça fait de la place. »

Il y a enfin d’autres temps plus poétiques comme dans la belle chanson Les Noces de menthe : 

«  Si les noces de menthe / Tombaient sur un trente février / J’aurais pu t’épouser /Qui de vous va me tendre/  Un quartier de mangue/  Un narguilé ? « 

Sur le plan sonore, l’énergie pure est bien au rendez-vous et on est « ravi » aussi de passer de sonorités électros à des bidouillages sonores, en passant par des riffs de guitare portés par de solides lignes de basse. Départ, rupture, cri de l’âme : Marine Bercot sait embarquer le monde dans son univers parallèle, puissant et tonique malgré certains mots.

(*)J’entends le soleil Banco Music

Marine Bercot, RAVIE (clip vidéo) from Thomas Cousin