L’ère des foules verra le règne de ceux qui savent les mener. Ces meneurs seront des hommes d’action, et pas des hommes de réflexion. Ce seront des névrosés, des demi-fous, que leur folie rendra prompts à l’action, donc capables d’entraîner la masse. Le meneur entraîne la foule parce qu’il lui ressemble. Comme elle, il est instinctif, fanatique, unitaire dans sa pensée jusqu’à perdre de vue les exigences de sa propre conservation. C’est pourquoi le meneur ne démontre pas : il affirme. Il n’approfondit pas, il répète. Il ne persuade pas, il contamine. Sa capacité d’influence ne résulte pas de son discours lui-même, mais du prestige dont il se pare.
Gustave Le Bon - La psychologie des foules,1895
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