je partage une photo et un texte choisi par Martine, sa Maman
Pour Pierre, né le 30 Mars 1973
. Les mots d'un autre, Nicolas Gouzy, que je remercie, pour te dire, tu sais fils...
« Tu sais fils ? Je n’y suis pour rien, ni pour le beau temps ni pour le grand vent. Mais j’aimerais tant. Tu sais fils ? Ce n’est pas de mon fait, ni le cri des goélands ni les fleurs des champs. Mais j’aimerais tant. Et encore, tu sais quoi fils ? Je n’y suis que pour peu de choses, par exemple aux bourgeons de noisetiers, aux pousses des bambous, aux pluies d’amandiers roses ou de mirabelliers blancs, bientôt aux lilas qui disputeront leur mauve avec le bleu des iris et marieront leurs parfums à celui des chèvrefeuilles. J’accepte bien volontiers que tout ce qui vit m’échappe, tout ce qui reverdit, tout ce qui respire, tous ces cœurs qui battent soient hors de mon contrôle. Je suis même heureux de voir tant d’oiseaux qui se moquent de moi parce que je n’ai pas d’ailes, de chats qui me plaignent car je n’ai pas de griffes et même de sangliers parce ce que je ne sais rien du goût de ce qui craque et cric et croque sous l’herbe du jardin. Je ne suis pas responsable de l’écureuil qui dort dans mon toit, des sauges et des lauriers et du fouet si haut des cyprès et des peupliers. Tu sais fils ? Je dépends de tout cela. Pas besoin d’être un indien des plaines, une tête à béret, d’avoir les pieds bottés et les mains calleuses, pas besoin d’un fusil, d’un chien ou d’une meute, pas besoin d’un filet, d’un bateau, d’un proverbe ou d’un missel, juste d’un rayon de soleil , d'un souvenir de toi ou bien d'une vague, encore une fois. »
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