Cher Albert,
Quel beau moment ! Et que cette joie demeure longtemps dans votre cœur, car elle est la plus pure, la plus merveilleuse - une joie qui réhabilite beaucoup les hommes et même les académies. Je sais bien : il y a Malraux. Mais vous êtes demeuré au cœur de la souffrance et lui est allé chercher l’oubli dans la beauté. Vous êtes resté toute votre vie une blessure et lui a succombé à la tentation des « pensements ». Mon adoration pour lui demeure entière, mais ma joie pour vous est d’autant plus grande qu’elle est plus proche de moi. Vous êtes nous…
Affectueusement,
Romain»
Lettre de Romain Gary à Albert Camus dès qu’il a appris que celui-ci avait reçu le prix Nobel.
Lettre postée d’Hollywood le 21 octobre 1957 et publiée dans le livre de Kerwin Spire « Monsieur Romain Gary, Consul général de France, Los Angeles, 1956-1960 », page 201.
«Dear Albert,
What a beautiful moment! And may this joy remain in your heart for a long time, because it is the purest, the most marvelous - a joy that rehabilitates many men and even academies. I know: there is Malraux. But you have remained in the heart of suffering and he has sought oblivion in beauty. You have remained all your life a wound and he has succumbed to the temptation of the "thinkings". My adoration for him remains complete, but my joy for you is even greater because it is closer to me. You are us...
Affectionately,
Romain»
Letter from Romain Gary to Albert Camus as soon as he learned that the latter had received the Nobel Prize.
Letter mailed from Hollywood on October 21, 1957 and published in Kerwin Spire's book "Monsieur Romain Gary, consul général de France, Los Angeles, 1956-1960", page 201.
Kerwin Spire Romain-Gary
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