Je vis en ce moment des états d'extase. Je ne sais pas si le bonheur en passant a élu domicile en moi pour un temps ou si au contraire c'est moi qui suis arrivée, enfin, à mon âge, à sa porte qui se trouvait être grande ouverte.
Une amie m'a posé des questions cette nuit :
Quelle était donc la cause de ce bonheur soudain? Etait-ce un bien- être physique dû au climat, au massage, à la nourriture ? Etait-ce le fait que je n'avais aucune obligation à remplir, que j'étais même plutôt servie ? Etait-ce le paysage, le dépaysement, le soleils couchants, les gens ? Etait-ce que je me trouvais semblable à eux ? Etait-ce la façon dont ils traitaient les vieux ? Etait-ce leur façon de vivre leur spiritualité ? Avais- je en Inde plus d'opportunités d'aider ? Quelle était la différence avec ce que je ressens en Irlande par rapport à mes amis de longue date ?
Cela fait des années que je considère que je voyage avec "le Christ en moi", que je Le prends au quotidien pour mon (très conciliant!) compagnon de voyage, que je L'emmène partout où je vais, que je Le reconnais et L'accueille (-" Namaste" signifie " Je reconnais la Divinité en Toi") dans chaque personne que je croise, comme Il a demandé qu'on le fasse et que, dans la mesure de mes moyens, je partage, j'aide en Son Nom, mais en ce moment c'est comme si je Lui laissais les rennes, ayant enfin compris que c'est Lui, et pas moi, qui avait le Plan ...
J'ai répondu en anglais à Sonja que j'étais "carried, lifted, supported by my Faith in Life" - "portée, élevée, soutenue par ma Foi dans la Vie", mais c'est plus que ça, parce que c'est aussi : libérée, allégée, fraîche, renouvelée, habitée. Transe-Portée. Même mon handicap se sent plus cap ! Comme si je ne voyageais plus avec ce frère aîné sur Lequel j'ai beaucoup compté, mais comme si désormais, par choix, c'est Lui qui voyageait avec moi. C'est comme s'Il s'était chargé des bagages, ou bien qu'Il les avait virés, parce qu'on n'en avait plus besoin de tous ces fardeaux. Je me re-pose dans le creux de Sa main. Et du coup je me sens tellement aimée du dedans que c'est amplement suffisant. C'est ce qui fait que je me sens libre, légère, insouciante, résiliante, joyeuse, confiante. En paix. ARRIVEE ! Ne me demandez pas où, mais là où je me dirigeais depuis toujours apparemment. Plus rien à cirer en quelque sorte! Du coup il me semble que j'ai tout le temps du monde ( il me semble aussi que c'est la première fois que je le ressens à ce point ) : j'ai tout le temps, et n'ai rien à en faire, sauf d'être le plus possible moi-même. Je ne subis aucune contrainte d'aucun ordre. Je suis fatiguée : je dors. Je suis inspirée : j'écris. Je traîne, j'aime, je ris, je bavasse, je souris, je "sit" avec Julie, je lis, je me fais masser, je me régale, je savoure le rhum and coke et le soleil qui descend : j'ai du temps pour tout, à la bonne heure . Tout est en ordre, au bon moment , au bon endroit. La vie est devenue, comme les gens qui m'entourent, archi simple. Juste riche d'elle-même. Une petite vie portée par la grande Vie, je suppose. Pourvu que ça dure un peu ! Il y a chaque jour tant de raisons d'être heureux. Là, pendant que je vous écris le soleil fait son show mêlant mauve et orange pour mon plus grand bonheur.
Nous avons maintenant, le ciel et moi, nos couleurs assorties.
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