samedi 8 février 2025

Ménage remue-méninges

 Dans 3 mois aujourd'hui j'aurai 82 ans ....Et voilà ce qu'il m'en semble 

La mère en moi, la femme en moi, l'amie en moi, l'amoureuse en moi, l'enseignante en moi, toutes m'ont quittée. Et pourtant ca faisait du monde.  Mais je ne m'identifie plus à aucune d'entre elles, que par ailleurs j'aime pour qui elles sont, pour qui elles ont été.  Je les remercie toutes. Depuis qu'elles m'ont rendue à moi-même, je suis pleine de vide. Je n'ai rien d'autre à faire qu'à demeurer ouverte et à laisser l'Amour que je reçois, déborder sur ce et ceux qui m'entourent. Privilège de l'âge, je suppose.


Mon histoire est devenue celle d'une autre. du nôtre. J'en ai noté la magie, la beauté, la cohérence absolue. J'ai tâché d'en faire quelque chose. J'en ai pris les leçons. J'en ai vécu. J'ai même écrit un "Un double Arc en Ciel"  Aujourd'hui je m'en fous. C'est la partie spirituelle de mon être qui exige que je m'exerce,  exclusivement  désormais, à la mettre à jour. Il est l'heure. Je souscris de bon coeur .


J'ai cette aisance à reconnaître l'énergie d'Amour, l'énergie christique en tout et en tous. A Le voir, Lui, en chaque personne que je croise, aussi, vivre en société revient à L'accueillir en permanence, à voir, à travers  Lui, le miracle qu'est tout un chacun, quel que soit son niveau de conscience. Et c'est pure Joie. Le chagrin, la souffrance, la peur tout ça semble être derrière. J'en ai fini de mettre en scène ma personnalité encombrante. Alors le champ est libre, Il peut descendre. La vie de l'Âme peut s'exprimer enfin. Même quand je veux souffrir, je n'y parviens plus; il n'y a plus de résonance, plus d'accroche.  Reste une compassion que j'exprime avec conscience, du moins je l'espère.

Mais, je vous raconte ça comme si c'était de mon fait ! Ne vous méprenez pas. Je n'y serais jamais arrivée toute seule. J'ai été plus qu'aidée.

Peurs - et Dieu sait si j'en ai eues, au point de commencer chaque journée , en murmurant dès que j'ouvrais les yeux :" j'ai peur, j'ai peur ! " Peur de quoi ?"  disait mon mari - Mais peur de tout (imbécile!) ! D'être malade, de mourir, d'être abandonnée, de ne pas être aimée, d'être une mauvaise mère,  de grossir, d'être une compagne nulle, d'être une conférencière médiocre, d'être une guérisseuse de merde, d'être une amie tiède, d'être une pseudo-psi de super market....La liste était longue.


Mais voilà, petit à petit, entre 42 et 49 ans,  je dirais que  les gros blocs de granit que je pensais  inamovibles -  ont été comme dissous. Peur, jalousie, désir m'ont été enlevés, un à un. Ils ont été comme pulvérisés, désintégrés peu à peu, puis finalement déblayés comme cadeau de mes 56 ans. Après ça, il m'a fallu le temps d'y croire vraiment !!!

C'est à travers tout ça, à travers tout cette aide  aussi précieuse qu'inattendue, que j'ai, finalement, acquis cette certitude d'être aimée, d'être aimée de plus haut et d'être aimée assez

D'être aimée en fait, comme je savais  que je l'étais, lorsque j'étais enfant, d'un amour divin qu'à 7 ans je m'étais engagée à imiter, à intercepter, à répandre. Ce pourquoi j'avais épousée le Christ, comme je vous l'ai souvent dit,  un jeudi après-midi, jour de congé des écoliers en 1950.


C'est quand j'ai attendu tout d'un amour humain- entre mes 19 et mes 49 ans-  que j'ai oublié , que ma bonne volonté s'est transformée en volonté tout court et que les chose se sont gâchées.

 Parce qu'alors évidemment l'amour était bien plus conditionnel ! Il fallut plaire, compromettre, faire en sorte que les autres se sentent importants, les laisser être eux-mêmes, ne pas se plaindre, faire semblant, s'investir dans le relations, être positive de leur point de vue, être à l'écoute, bref trouver le moyen d'être moins moi-m'aime, comme monnaie d'échange ! Là, j'ai perdu beaucoup de temps. 


Du moins en ai-je eu l'impression, parce que, dans l'ombre, le nettoyage des écuries d'Augias se faisait tout de même, envers et contre tout. Rabotée par le chagrin, lessivée par la peine, mise à nue par la désespérance, terrassée par l'impuissance, je me croyais damnée alors qu'en réalité, je naissais.  Boulet après boulet, le tas de charbon s'amenuisait.  Et le diamant du coeur enfoui dans la noirceur des doutes et des peurs, grâce à son inégalable résistance finit par montrer sa couleur, sa pureté, sa taille et ... par faire le poids.



Je suis persuadée qu'il en va de même pour chacun d'entre nous et que nous sommes des trésors vivants à  dé- Terrer, à mettre à jour. Aussi ferai-je tout ce que je peux, pour aider à mon tour, ceux qui parfois, ont envie de déposer la pioche ou la pelle comme je l'ai si souvent eue, parce que, croyez-moi, lorsque déboule la Joie, le travail préparatoire (nécessaire)  en vaut largement la peine.  

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