mercredi 30 juillet 2025

Emmanuelle dans Badh

 


Emmanuelle Bercot : «On ment constamment en interview, il y a des choses qu’on ne peut pas dire»


INTERVIEW - Actrice inclassable, elle passe avec plaisir du film d’action à la comédie. Avant de recoiffer sa casquette de réalisatrice, l’an prochain, pour son premier film d’époque.

Passer la publicité

Dirigeante féroce de la DGSE dans Badh, un film d’action de Guillaume de Fontenay, prof d’auto-école décalée dans Baise-en-ville, comédie de Martin Jauvat, Emmanuelle Bercot excelle à jouer dans tous les genres. L’année prochaine, elle tournera son nouveau film en tant que réalisatrice, une adaptation de L’Enragé, de Sorj Chalandon.

Madame Figaro . - Votre mood du moment ?
Emmanuelle Bercot. - Pour être honnête, je suis assez déprimée. J’absorbe une espèce de morosité liée à l’état du monde actuel et à la période difficile que traverse le cinéma, notamment à cause des coupes budgétaires en culture.

Ce qui vous a séduit dans Badh  ?
Comme d’habitude, c’est le metteur en scène – ici, Guillaume de Fontenay – qui m’a donné envie de me lancer dans l’aventure. J’avais beaucoup aimé son film Sympathie pour le diable (2019)et j’adore les films d’action. Cela m’aurait plu d’exercer ce genre de métier dans les services secrets si je n’avais pas fait de cinéma, et ça m’amusait d’incarner une femme de pouvoir, de la sortir un peu des clichés.

La suite… ?
Je joue une prof d’auto-école loufoque dans Baise-en-ville, de Martin Jauvat (sortie le 21 janvier 2026). Je trouve formidable qu’on me propose des rôles très variés, cela prouve que je ne suis pas catégorisée.

Votre prochain film en tant que réalisatrice ?
Je prépare une adaptation de L’Enragé, de Sorj Chalandon. Cette histoire qui se déroule dans une colonie pénitentiaire pour enfants à Belle-Île-en-Mer en 1934 me permet de traiter un de mes sujets de préoccupation principaux : la protection de l’enfance, et ce récit me fera tourner dans la nature bretonne, mes terres d’origine. Il s’agira aussi de mon premier film d’époque, et j’en rêvais.

Parler de vous en promo, une corvée ?
Parler de moi tout court est une corvée. Mais j’ai accepté que cela faisait partie de mon travail et que je ne pouvais pas m’y soustraire.

La question que vous redoutez ou à laquelle vous ne répondez pas ?
Je n’aime pas tellement qu’on me demande de petites anecdotes sur les acteurs.

Est-ce que vous mentez en interview ?
On ment constamment en interview, parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas dire. Si un comédien a été odieux sur un tournage, je serais tentée de le révéler, mais on évite de montrer les arrière-cuisines du cinéma.

Un malentendu vous concernant ?
Les gens pensent que je suis une réalisatrice qui est devenue actrice, alors que j’ai commencé par le jeu et par le théâtre.

Avez-vous toujours le feu sacré ?
Oui, je le constate au bonheur que j’ai d’aller travailler et au feu ressenti avant de monter sur scène au théâtre. En tant que réalisatrice, je le perçois au courage que j’ai de continuer à fabriquer des films, parce que cela reste difficile et ingrat. Si un film ne marche pas, on voit trois, quatre ans de travail s’annuler en une journée : il faut être prêt à s’exposer à ce type de violence.

La dernière fois où vous avez été fière de vous ?
Je le suis tous les jours quand je me motive pour aller faire du sport

Ce que vous pensez en vous regardant dans le miroir le matin ?
Je ne me regarde pas dans le miroir, je n’aime pas ça. Et comme je ne me coiffe pas et que je ne me maquille pas, je n’ai pas vraiment besoin de m’examiner.

Ce que vous aimez que l’on dise de vous ?
Que je suis gentille. C’est pour moi la plus grande et la plus belle des qualités, celle qui me touche le plus chez les autres.

Un mot sur la carrière de votre fils acteur, Nemo Schiffman ?
Le cas de mon fils est passionnant parce que c’est vraiment un gamin qui avait un don déjà tout petit pour le jeu, et je suis heureuse qu’il se soit accroché. J’ai toujours été honnête avec lui sur les difficultés de ce métier, et il tient bon malgré tout. Il semble, lui aussi, porter ce feu sacré.

Emmanuelle Bercot joue dans Badh, de Guillaume de Fontenay, avec Marine Vacth, Grégoire Colin… Sortie le 6 août.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire