Voyager

C'est assez souvent que l'on me demande pourquoi je voyage, pourquoi j'aime voyager , qu'est-ce-que ça m'apporte. J'aime voyager depuis ma plus tendre enfance. J'aime ne faire que passer. J'aime glaner et grapiller. Enfant, comme j'avais les yeux bridés, j'étais déjà persuadée, avoir été volée quelque part en Asie et avoir suivi mes kidnappeurs jusqu'en Bretagne où ils m'avaient abandonnée à cause de mes difficultés à marcher. A 17 ans j'étais déterminée à faire le tour de la Terre pour retrouver l'Homme que je savais devoir aimer. 

Comme j'ai fait entre 2006 et 2013 , sept ans de voyage en continu c'est une question à laquelle j'ai souvent réfléchi. Un astrologue  de mes amis, une fois, m'a dit qu'à son avis, je devrais cette vie "remiser pour de bon ces mémoires d'errance". Je n'étais pas de son avis ! 

Je vais essayer de vous dire. Je pense que c'est associé au Christ à qui j'ai donné  en moi une place privilégiée cette vie, sans que pourtant ce soit catholique ou même chrétien  pour un sou. Jeune, je trouvais que comme Lui j'étais étrangère sur cette drôle de Terre. Le plus souvent incomprise. Différente de mon entourage. Souvent cruxifiée. Trop mûre pour mon âge. 

 1980

        

Je suis partie à New York à 20 ans. J'ai traversé à 22 ans tous les Etats Unis. A 30, je doublai ma drôle de marche d'une forte démarche spirituelle. J'allais Le suivre.  L'inverse d'une errance : une mission. Là où Il me mènerait ,j'irais.  Voyageuse même sur place. Etrangère. De passage mais sage ! Une sorte d'apôtre, pourrais-je dire avec du recul . Une sorte de Marie Madeleine certes de pacotille, en transit entre le départ d'un 8 mai 43 et l'arrivée au paradis ! Riche de Lui  J'ai vite réalisé que ca réclamerait de voyager léger c'est à dire avec le moins d'attachement possible. Le chemin fut, au début, beaucoup  plus difficile que j'aurais cru . La passion eût pu me garder une vie en prison. 

La veille de mon départ en voyage pour 7 ans- Mai 2006

Le VOYAGE  me mettait en JOIE . J'étais en vie au premier pas , en via ! 

VIA , la VOIE. Je me sentais EN-VOYEE. 

Et c'est ce que je me mis consciemment à souhaiter :  VOYAGER et que là où je passe , je sois considérée comme "envoyée". 

Je me sentais et je me sens encore "conduite", comme si je suivais une Volonté qui n'était pas seulement la mienne, surtout maintenant qu'à part la bonne, il ne m'en reste plus du tout !!!

Je vais là où je suis menée,  riche de ce monde fantastique, et je demande que ce soit là où je peux servir au mieux, sur cette voie qui me tient par-dessus tout à coeur, celle de l'Amour, avec un grand A, à ancrer. Ici et ailleurs. 

Je sais m'identifier. J'ai cette faculté de me sentir unie, de me sentir réellement en harmonie avec mes frères et soeurs planétaires, de toutes confessions et de toutes couleurs, et de sentir qu'a travers la fraternité, l'Amour pourrait et peut s'enraciner. 

Je Le vois, Lui le Christ,  facilement  présent en tout . Je Le reconnais particulièrement en eux tous que je croise même s'ils ne le savent pas , même si c'est un autre nom qu'ils donneraient à cette émission là . 

"Namaste " la façon de dire bonjour ici en Orient me conforte la-dedans . Ce mot sanscrit veut littéralement dire : "I Bow to You " Je m'incline devant TOI, devant la divinité en Toi. Ca me va. Ca m'aide au quotidien à participer à la VIE, à Le glorifier à travers Qui je rencontre ou Qui croise sur ma route que je vois comme Sa route. Je ne fais jamais de prosélytisme, je devise en chemin avec mes copains divins. C'est tout.  Le Christ semble se tenir en permanence derrière , et plus encore dedans. 

J'expérimente Ses qualités fondamentales, Son humilité. Une forme de pauvreté aussi car selon la Loi d'Economie qui me tient tant à coeur, je distribue tout ce que je parviens, dans cette optique,  à mettre de côté. Je suis tellement nourrie de beauté : que ça tombe bien , je mange de moins en moins. Je dors lovée dans la paume de Sa main. Transe-portée, gratis pro Deo comme on dit, dans un repos-répit.

J'écris pour éveiller  puisqu'on me dit que j'ai cette opportunité. Je " dense" en chemin  ne pouvant plus danser, testant tout forme de service à ma portée. Je n'ai plus envie de posséder, de m'approprier quoi que ce soit,  parce que je suis prête à expérimenter une confiance absolue dans le fait que si les oiseaux sont nourris, je le serai aussi.

Ce mercredi soir le coucher de soleil à Palolem à 18h15

Voyager me fait sentir Libre. Pour moi ça revient à porter l'Amour ici ou là et à ne me soucier que de ça. A périgriner sans prétention sur la terre des vivants, à partager, à jouer avec les autres pélerins sur le chemin  A faire, en m'amusant,  la démonstration d'une attitude que, depuis tout ce temps, je considère, pour moi, spirituelle. 

Voyager c'est savoir que je passerai bientôt le poteau "Arrivée "et  que d'ici -là je dois continuer, sans prétention mais avec détermination, à aimer apprendre à apprendre à aimer.