Hier, la recette de la boutique de Julie était de 850 roupies, soit environ 9 euros au taux de change d'aujourd'hui. Je parle bien de la recette , non du bénéfice. Avant hier elle avait été de 1350 roupies ( quelques 14 euros ) Il est bien évident que comme les fabricants passent chaque semaine récolter le prix de leur marchandise en depot à raison d'au moins 2000 roupies chacun (ils sonrt au moins 4) , le minimum d'argent qu devrait rentrer dans la caisses est d'au moins 5000 roupies par jour car il faut se nourrir aussi , payer l'ecole, les transports, la maison dans le Karnataka contruite en majeure partie à credit , le medecin de temps en temps, le mariage de deux filles à prévoir ( environ 6000 euros chacun ! ) etc etc En réalité, pour ne pas crouler sous les soucis, c'est au moins le double qu'il faudrait engranger quotidiennement sur une saison qui ne dure que 7 mois . La concurrence est nombreuse. La boutique ne ferme qu'à 22h30 . Au dîner vers 23 h, du riz et des lentilles , comme tous les jours, (sauf un dimanche sur deux , quand ils m'invitent et qu'ils font un curry de poulet), s'installa la panique à bord. Il faut faire quelque chose au plus vite , le bateau coule ! Il est décidé qu'ils doivent tous être debout à 6 h pour aller ensemble, en famille, au temple des 7 h, ripolinées, rasés de près, rappeler à Ganesh leur existence précaire. Ce qui fut fait .
Et ne voilà-t-y pas que la journée fut bonne . Il est rentré 5230 roupies dans la caisse. ( un peu moins de 50 euros) De quoi les interroger, de quoi leur faire se demander s'ils ne devraient pas finalement y retourner aux aurores matin après matin ? Déjà, il va falloir y retourner pour remercier !
Ganesh Ganesh ne nous laisse pas dans cette dèche. Krishna, Krishna, pourquoi des sous, on n'en a pas? Shiva, Shiva, mais qu'est-ce que c'est que ce karma ? Vishnu Vishnu, quand auras-tu pitié de nous ? Shakti, Shakti , vivement une autre vie ! En attendant bénis celle-ci que nous vendions tous ces habits
Leur boutique est en soi un temple . Comme dans tous les magasins , il y a un autel garni de guirlandes où, le matin et le soir, l'encens est allumé afin de purifier la marchandise et d'attirer le chaland . Allez ma Julie, Hauts les Coeurs !
Demain sera un autre jour... Les dieux veilleront comme toujours.
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