mercredi 15 janvier 2025

Nos âmes incarnées


Quelques jours avant de mourir, Michel avait eu une réflexion qui m'avait interpellée. Comme je lui disais combien j'admirais la  maîtrise qu'il était parvenu à manifester, il m'avait répondu : - "Tu sais Anne , en réalité, j'ai toujours été comme ça. Je suis, en fait, le même depuis toujours et pourtant ca m'aura pris toute une vie de le réaliser et de me le prouver.  "

Il m'avait souvent semblé que je le connaissais mieux qu'il ne se connaissait lui-même. J'avais été aidée dans cette conscientisation. Il m'avait été montré par deux fois, lors de sorties du corps, à qui j'avais à faire et de Qui je devais faciliter la mise au monde .

Toutefois, quand il m'a dit ça sur son lit d'hôpital, je n'ai qu'à moitié compris.

Désormais, c'est à mon tour de dire la même chose. Je vois qu'à l'âge de raison, à 7 ans, j'étais en fait déjà comme je suis aujourd'hui, à près de 82 ans.  Je réalise qu'entre les deux, il a fallu que l'âme s'incarne  en moi et que pour ce faire, avant de marcher sur terre comme elle le fait une vie ou l'autre, à travers chacun d'entre nous,  elle doit  traverser les plans mental et émotionnel, deux plans qui vont bien se charger de la défigurer au passage.

Elle eut pu les pulvériser, sans doute, mais elle est là pour les rédempter, pour faire prendre conscience à leur récipiendaire, alors comment pourrait-elle s'opposer à ce libre-arbitre qui est le privilège de l'Homme? Puisque ce sont ces corps qui lui permettent à lui, d'expérimenter à son rythme, de son plein gré. Et ce qui le distingue des règnes de la nature, dits inférieurs: le règne végétal et le règne minéral. 

Alors expérimentons ! Fait de matière mentale subtile, notre corps mental, réflexion la plus basse de l'énergie de la Volonté (du Père comme on dit) , est à la frontière entre l'énergie matérielle et l'énergie spirituelle. La preuve  de sa fonction divine tient dans sa capacité créatrice .

Comme les autres corps, il est double. N'est-on pas à la fois ange et bête ? Il a une partie concrète et une partie abstraite. Sur la marche la plus haute du corps mental abstrait, l'âme parvient à poser le pied  et à déposer quelques graines de son énergie spirituelle.  C'est ce corps qui détient le programme, qui donne la direction  mais il ne met pas en forme. C'est le domaine de l'intuition. Le corps de l'aspiration. Mais aussi celui des fantasmes, des délires et des élucubrations.

 Sur les  marches les plus basses du mental concret se dresse l'Intellect. La partie en nous qui sépare , découpe, dissocie, discerne, critique, juge, évalue et finalement met en forme. Pas d'intellect pas d'idée incarnée.  C'est ce que nous appelons notre intelligence. Et c'est ce qui crée tant de soucis, tant qu'on ne la transforme pas, au niveau du dessus, en intelligence du coeur. ( L'intelligence du St Esprit.)

Seulement, tout un temps de nos vies, il se peut que ce corps de Penseur ne soit pas éclairé par l'Amour mais mû au contraire par l'arrogance, l'appât du gain, l'égocentrisme si difficile à maîtriser, et donc il va se montrer éminemment séparateur.  Jusqu'à ce que nous devenions justement discernants.  C'est à dire que nous devenions, peu à peu, sensibles à la lumière de l'Âme.  Et que nous permettions, au fur et à mesure, à son Amour, à sa Lumière d'éclairer nos chemins cabossés. Nos routes défoncées par nos personnalités perturbées, instruites à la dure école de la vie.

Le corps émotionnel, réflexion la plus basse de l'Energie d'Amour,( l'Amour du fils),  étant double lui aussi,  a un côté inférieur qui est son côté négatif, rêveur, affolé, peu libre, froussard, en demande, perpétuellement en manque, à l'affût de  plus de liens, de plus de fric, dégoulinant de peurs et  sensible à toute sortes de désirs, de fantaisies, d'illusions.  Il est puissant. Il se laisse emporté par la colère, nous fait perdre la tête (notre capacité de discernement), nous met hors de nous, nous rend fous de jalousie, folles de chagrins etc... fait son cirque quoi ! Grandes crises de désespoir, folies passionnelles.  

Comme l'eau éteint le feu, l'émotionnel inférieur éteint le feu de l'Âme. Avant qu'il ne soit maîtrisé, divinement alimenté, avant qu'il ne se fasse brasier, Elle ne peut se mettre aux commandes. Heureusement un jour on trouve que ça commence à bien faire,  que" Assez c'est assez! ". On n'en peut plus de tout ce cinéma. On invoque le Feu. Le vrai.  On se tourne vers le haut. On décide de vivre au sec,  sans fumée, on fait le ménage et on  grimpe d'un étage ! 

Sa partie supérieure alors nous recueille, c'est le lieu où les coeurs brisés vont commencer à recevoir la lumière du dessus, celle de l'Âme, avec ses lots d'aspirations, de consolations, de bonne volonté, d'intuitions, de décentralisation. On commence à s'occuper de soi, mais du grand SOI. Le petit moi, on va la lui boucler! 

Alors, aujourd'hui, que j'ai eu tant d'années pour y travailler, je comprends ce que Michel me disait . La maladie avait, pour lui, accélérer le processus. Il vivait dans le plus grand détachement. Il aimait tous les êtres également.  L'hérésie de la séparativité,  il l'avait intégrée. Il était devenu porteur de lumière, une "Âme sur pattes" comme j'aimais dire. Le saluer d'un "Namasté "était plus que juste : on reconnaissait la Divinité en Lui. Il la manifestait. Il était devenu  totalement responsable, décentralisé.  D'expansion de conscience en expansion de conscience, il était devenu  l'Amour sur pied, l'Âme incarnée. Il était devenu lumineux, voilà. Le travail était accompli. Il était redevenu lui même, en plus conscient,  donc il pouvait rentrer chez lui.  Alors il est parti, ce fils prodigue, empreint d'une divine indifference. Disant : " La mort n'est qu'une péripétie" Laissant sur son passage les trainées d'Amour Pur que tout enfant trimballe .

C'est mon tour maintenant. J'ai été jalouse, possessive, malheureuse, suicidaire, désemparée, exigente, déboussolée, mais peu à peu, dans le temps, je me suis sentie aidée,  accompagnée, en sécurité. La peur a cessé d'avoir droit de cité. les désirs grossiers se sont amenuisés. Les désirs plus élevés se sont transformés en aspirations. Les actions ont commencé à se teinter de bonne volonté, à être mieux conscientisées. Je me suis oubliée. Jusqu'à  ne plus rien souhaiter pour mon moi séparé . La Joie, alors, a pu faire son entrée, et rester !  Et je vois, moi aussi, que c'est, en un peu plus, la même ouverture du coeur que celle que j'avais à  7 ans, le même bien-être de l'enfant innocent, la même confiance absolue dans la Vie. Le but que, sans même le savoir, j'étais venu atteindre.  

Je crois que nous sommes tous comme ça , des gens en chemin, des personnalités farfelues dont on doit faire des canaux sensibles pour permettre à l'Âme de travailler en nous et de nous ramener à bon port, plus conscients que nous n'étions venus. Sauvés des eaux. Grandis. Qu'en pensez-vous ? 

P.S - Dites le moi en commentaire, car si plusieurs d'entre vous étaient intéressés par cette façon de penser, j'ouvrirais un nouveau blog  d'enseignement spécialisé !!! Et transmettrais   petit à petit , à raison de deux  ou trois fois par semaine par exemple, l'enseignement  qu'Alice Bailey a reçu d'un Maître Tibétain pendant des années, enseignement que j'ai,  auprès de Michel,  qui pour cela a changé de métier, retransmis en France et en Irlande pendant de nombreuses années.

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