Une toile de Cathal O' Malley
Dans 48 heures, je poserai à nouveau les pieds sur la verte Eirin qu'en 48 ans j'aurai vue tant changer .
Je me souviens des temps durs, du climat rude parcouru à pied, de Boston et London : paroisses d'à côté, pourtant si loin de l'île à la si terrible beauté. Du temps où la précieuse carte verte servait à beaucoup de prés pour des années et des années . Du temps où le thé se vendait 5 pennies et encore il y avait un gâteau à côté ! Du temps du bacon and cabbage, du si bon voisinage, de la profonde bonté, de la foi bien ancrée, de la crédulité, de la sexualité baîllonnée à la sortie du bal par les curés du mal. Des vieux, Mickael John , Paddy Joe, pauvres de sous, mais si riches de temps et de craic permanent. Des flonsflons de l'accordéon et des sanglots des violons dans le pub avant que ne résonne l'hymne national qui nous faisait pleurer, au pied de collines vieilles comme le monde : tragie-comédie publique , tellement mystique.
Perdurent la gentillesse de ses habitants , véritable trésor de cette fin de Terre , les pommes de terre, les leprechauns. Les arcs en ciel . La beauté naturelle d'un pays tout entier bordé de mûriers, d'ajoncs et d'églantiers . La nouvelle richesse qui pousse à l'envie, envers de la Vie. Une église qui a enfin perdu sa majuscule. Un peuple jeune qui se rebelle et se défoule. Parfois : hystérique . Je regarde osciller le pendule. Je vois une Irlande qui remontera à la Source grâce à la beauté intérieure de son peuple celte, généreux, courageux . Grâce aux fées discrètes aussi, si gênées du matérialisme ambiant qui tente de s'installer. Un vieux pays, une jeune république qui a peuplé de ses répliques le nouveau monde et qui pourrait sauver l'ancien. De par ses souffrances de migrants. Son paganisme si vivant . Ses poèmes inspirants. Son coeur compatissant.
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