En apprenant le départ d'Anne Marie, notre ami de longue date, Philippe Nineven qui s'est chargé pendant des années d'être la mémoire du lycée Dupuy de Lôme à Lorient, m'envoie en guise de consolation, cette photo complète de la classe de 3eme où, en 1958, j'ai rencontré la TRES CHERIE .
Mademoiselle Estève a été le professeur qui de ma vie scolaire m'a le plus marquée. Comme j'arrivais au lycée en sortant de la Retraite, une école privée catholique, l'on m'a fait redoubler. alors que j'avais déjà passé avec succès l'examen du BEPC ( brevet d'études du premier cycle) Ce prof a eu l'intelligence de me dire :" Anne, je vais préparer mes élèves à passer un examen que vous avez déjà obtenu, donc ne perdez pas votre temps à suivre des cours que vous avez déjà suivis. Mettez -vous au fond de la classe, allongez -vous par terre même si vous voulez et lisez pendant mes cours , lisez, lisez , lisez ".
Et ça ne s'est pas arrêté là, elle m'apportait les livres qu'elle pensait que je devais lire : Kafka, Sartre, Alain, Kierkegaard . Elle ne saura jamais à quel point elle a changé ma vie et appris à penser. Elle est morte avant que je ne puisse lui dire assez "Merci ".
Du fond de la classe, moi je regardais Anne Marie, l'exotique beauté de mes rêves quasi érotiques. Je me disais que si je la fixais assez, elle finirait par se retourner et par me remarquer, ce qu'elle fit.
Et c'est ainsi que très tôt, à 15 ans, j'appris une des grandes lois de l'univers, à savoir que :
L'ENERGIE SUIT LA PENSEE. Je n'ai fait que le vérifier mille fois depuis .
PS : J'étais très amie avec Marie-France le Coustumer que l'on appelait "Couscous", comme on m'appelait Corrie. Anne-Marie on ne se serait pas permis de lui donner un " petit nom".! J'étais assez amie avec Marie Laure Cartier aussi . Quand mon père refusa d'héberger un allemand sous son toit en 1962, ce fut elle qui hébergea Hartwig, un de ces jeunes étudiants invités par le lycée à passer deux semaines dans les familles, pour que justement l'on se lie et que nous ne soyons plus jamais Français et Allemands, ennemis. Une belle initiative.
Je me souviens de Françoise Ridou que je trouvais jolie et de Jacqueline Innocenti . La sonorité italienne de son nom me faisait voyager
Quant à Marie France Monnat que j'aimais beaucoup, elle m'a presque subtilisé mon mari !!! Comme elle me disait sottement, lorsqu'elle entretenait une liaison avec lui, alors que nous avions déjà trois enfants: " Eh ben, s'il me veut, je le veux , hein " (OMG!!!) Je suis partie réfléchir en Irlande. Et de cela, je la remercie encore car grâce à elle, j'ai retrouvé des racines certaines.
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