lundi 18 décembre 2023

Rendre à César ce qui est à César


 J'ai le temps ici, cette semaine

Alors je prends celui de mesurer ce que certains rendez-vous, qu'on eut pu croire, seulement de passage,  ont changé dans ma vie, faisant de moi qui je suis aujourd'hui. Je vois que quelques rencontres que j'aurais pu considérer anodines, fortuites  ont porté dans le temps de précieux fruits. 

Cet homme par exemple, je l'ai rencontré sur le Bremen, un bateau  allemand, qui nous ramenait Michel et moi d'Amérique où nous venions de passer un an ensemble, en avril 1966. Nous allions nous marier. Il se présenta comme étant  John Yale, américain  (29 July 1913 – 22 March 2000). Il avait 53 ans. J'en avais 23. Il avait été businessman à Chicago mais avait renoncé à tout et avait été ordonné moine de la Mission Ramakrishna en 1964. Cela ne me parlait guère.  Il faisait partie de l'honorable famille Yale. Un de ses ancêtres gallois, Elihu Yale,  avait été un des généreux donateurs en 1718  lors de la construction de l'Université  qui porterait,  par reconnaissance,  son nom à New Haven ( Connecticut). John, Swami (Jamais entendu ce titre auparavant)  désormais  lui-même,  allait en France pour seconder  Swami Ritajananda au Centre védantique Ramakrishna de Gretz,  Nous partagions la même table. Je l'appelais John. La  personne à gauche, un professeur d'anglais,  allemande, si mes souvenirs sont bons, servait de deuxième larronne. Je ne me souviens plus de son prénom. C'est seulement en 1996, donc 30 ans plus tard que John, que j'appelais maintenant avec respect, Swami Vidyatmananda,  me confia que ce fut sur sa demande au chef de rang du restaurant flottant que nous nous retrouvâmes ainsi 2 ou 3 fois par jour pendant 5 jours autour d'une table commune.  Il m'expliqua pourquoi. 

Quand nous, en 1966 donc,  nous quittâmes à Cherbourg, je m'engageai  sur  sa requête, à lui envoyer nos coordonnées à chaque fois que nous devrions déménager.  Je lui écrivais chaque année pour la Bonne Année. Il répondait, sans me dire toutefois que, dans les années 90, il suivait attentivement  notre travail et qu'il avait même, incognito, vêtu en civil, assisté aux différents congrès  que Michel avait organisés à Paris aux mois de mars  90, 92 et 94 sur le Corps Energétique de l'Homme, à la Maison de la Chimie. 

               Lors des traditionnels  échanges de voeux en janvier 1996, satisfait de ce que nous transmettions, il nous invita à venir faire ensemble,  3 mois plus tard, une conférence au Centre de Gretz. Il y aurait 400 personnes. Michel parlerait de maladie et de guérison, Je parlerais de famille et d'éducation. Je préparai ma prestation avec excitation !  Toutefois le jour venu, il me dit que je ne parlerais pas . Qu'il avait un tout autre projet pour moi.  Il m'installa près de lui sur une chaise semblable à la sienne, recouverte de velours rouge. 

Et posa sa main sur mon poignet, avant d'enclancher, d'un signe de la tête, le début de la  cérémonie.


La surprise fut de taille  Au son des trompettes tibétaines, il me fut donné de reconnaître qui avait été Michel dans une de mes vies, il y avait plusieurs siècles,  et qui il était aujourd'hui.  Le Swami m'empêcha, en me maintenant fermement par le poignet, de me jeter aux pieds  du Maître retrouvé.  Et me dit seulement : "I know my Child, I know".

Et  alors, une sorte de chagrin ou de vague ressentiment que je trainais depuis une bonne décennie, en une seconde, s'évanouit.   Dans le livre écrit  pendant le confinement pour mes petits enfants , " Quand l'âme agit: la magie",  je raconte en détail l'Evènement. 

Je n'ai jamais su comment il avait réalisé ce prodige mais je lui dois d'avoir été instantanément, et comme miraculeusement, libérée de tout désir.  Comme j'avais été, en d'autres circonstances tout aussi prodigieuses, libérée  à 38 ans, aux Philippines de toute jalousie, et libérée à 49 ans dans le Donégal, de toute forme de peur. 

J'ai appris ainsi que la récompense ne vient que lorsque le travail a été fait. Si bien que l'adage "Aide-toi, le Ciel t'aidera" a pour moi une signification particulière.

 Il savait, me dit-il ce jour là,  depuis le mois d'avril 1966, qu'il aurait  à tenir ce rôle dans notre vie.   Il me dit aussi,  avant de nous congédier, après le goûter partagé dans son appartement,  qu'il me reverrait très bientôt. Je répondis un peu sottement ( décidément, ça m'arrive souvent!)  que je ne vivais plus à Paris maintenant  et que c'était donc peu probable. Alors il me dit gentiment: - "Vous ai-je jamais dit, mon enfant, que je vous reverrai sur ce plan ? " 

Depuis sa disparition, je le croise de temps en temps, au travers de rêves cohérents,  sur le plan astral plus ou moins consciemment. C'est arrivé cette semaine, à Pune, à quelques encablures de l'ashram d'Osho, ce qui m'a incité à vous le raconter. 

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