Pour Michel 24 janvier 1940- 26 juin 1999:
Le Petit Prince - St Exupéry 1943
Cette nuit-là, je ne le vis pas se mettre en route. Il s’était évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre, il marchait, décidé, d’un pas rapide.
Il me dit seulement :
― Ah ! Tu es là …
Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore :
― Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort, mais ce
ne sera pas vrai …
Moi, je me taisais.
― Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là.
C’est trop lourd.
Moi, je me taisais.
― Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée.
Ce n’est pas triste les vieilles écorces.
Tant de choses vivent que tu nous as transmises, données, laissées, inspirées .Merci Merci .
Ta vieille écorce, crois-moi, nous enveloppe et nous protège encore. Et tu demeures ma VIE. Je n'en reviens toujours pas du privilège que j'ai eu de vivre près de toi dès 1963. Ta lumière éclaire quotidiennement cette route qui désormais me rapproche de Toi.
Et il y a, pour mon plus grand bonheur, du Toi dans ces deux derniers petits enfants là. Les enfants de Stéphane, que tu ne connais pas autrement que de là-haut, là-bas !
Sois béni du fond de tous nos coeurs, toi l'intrépide voyageur intérieur. Le "chercheur de Vérité "comme ton âme t'avait renommé. "L'Amour manifesté " comme je t'avais rebaptisé, et comme on a pu, nombreux, l'expérimenter. Au point de pouvoir dire que cette "inconditionnalité", cette universalité, cette globalité nous a permis de nous détacher de nous-même tant tu nous a fait découvrir à travers ton regard nouveau, l'UN que nous étions, tant tu nous auras donné l'opportunité de nous façonner consciemment. Tant dans tes accolades tu nous as soulevés de terre pour nous y ancrer mieux, avec cette douceur qui transformait toute douleur. C'est dire que tu nous as donné des ailes et qu'un quart de siècle plus tard on a gardé l'élan insufflé par cette lumière claire et froide de l'incomparable et courageux guerrier.
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