"C'est le seul grand amour que j'attends, que j'espère.
Pas d'amour à mi-cœur, pas d'amour à mi-ciel.
J'adore le parfait. Je hais le partiel.
L'incomplet me parait ce qu'il y a de pire.
Et c'est à l'absolu, seulement, que j'aspire."
Ainsi parle Taldo dans "La Maison des Amants, pièce inachevée du grand Edmond Rostand (mort le 2 décembre 1918 de la grippe espagnole).
Ainsi eu-je pu parler le jour où tu partis pour te dire que le pire nous l'avions évité . Que le seul grand amour que j'espérais, de par nous, je l'ai eu. Non point qu'il fut facile pour toi à reconnaître, du moins dans les débuts. Il a joué son rôle, il nous a remis en présence, a élargi nos coeurs, renforcé le respect, dévoilé le but, réveillé l'esprit derrière la forme, nous a donné l'opportunité de continuer l'apprentissage, a fait de nous ce que nous sommes devenus, moi toujours apprentie, toi sage.
Je suis en Inde seule, là même où tu voulais marcher, être l'ascète, le dévot, le mendiant, le renonçant, le religieux errant , le "sannyasin". Ce sera pour une autre fois. Je porterai la sébille, encore qu'aussi bien tu ne mangeras pas, te nourrissant désormais de prana ! Et ce sera parfait comme ce sera.
Je sais ce que tu as vécu. Je sais où tu en es. Je renonce à être ton amante. A partir de cette vie, seul le service à rendre (et rendu!) comptera pour moi comme pour Toi. Je me sens honorée d'avoir été et d'être encore plus tard, à tes côtés.
Ca va faire 25 ans que tu es parti travailler ailleurs ; je ne te souhaite que le meilleur.
Aujourd'hui l'on fête ton arrivée dernière, celle du 24 janvier 1940. C'était un mercredi, la Ste Timothée. Tu es né à Toulon, le bateau sur lequel ton père faisait la guerre avait quitté le port. Tu devais être vert de rage. Pour tromper l'ennemi, tu es arrivé bleu ! Tu fus même ondoyé. Mais j'allais débarquer quelques 3 ans plus tard pour un travail prévu, pour 3 enfants précis, pour un amour précieux. Aujourd'hui, cette date, tu n'en as rien à faire. J'aurais fait une fête en l'honneur d'un multiple de 7 ! Je n'ai aucune idée de comment tu serais soufflant tes 84 bougies à l'âge de la grande Sagesse. Tu n'as pas eu besoin d'attendre. A vrai dire, peu importe! Merci d'être venu.
Ce jour là, c'était en fin d'année 1943, tu allais avoir 4 ans à quelques 2 ou 3 mois près
Tu étais à Plouray. J'avais 6 mois peut-être, j'étais à moins de 13 Kms de toi, à Langonnet
Peut-être était-ce à moi que tu tendais les bras !
Il nous restait un peu moins de 20 ans avant qu'en mai 1963, la vie nous remette en présence, que sur l'immense écran du temps me soient projetées plusieurs de nos vies passées, que je saisisse le projet et l'embrasse avec foi, et que dans ces bras là je trouve un refuge sûr pour que continue l'Aventure.
PS/ Je lis ceci ce matin tiré des "Dialogues avec l'Ange" de Gitta Mailasz.
Tu disais ça toi aussi
"Le mystère de la Sainte Trinité est : Amant — amour — amante.
Les trois sont un et pourtant distincts."Tu disais :
" La Sainte Trinité c'est Toi , Moi et le couple que nous avons formé"
Et tu m'offrais l'anneau Cartier ! Ce sont toutes ces choses qui , jusqu'à ce que je te rejoigne, me rendent gaie.
Merci pour ça aussi .
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