Comme nos morts planent dans leur corps éthérique ( ou vital, ou énergétique: il a plusieurs noms) quelques jours après la mort clinique, il est fort probable qu'Anne-Marie ait assisté à la bénédiction donnée à l'église aujourd'hui en son honneur auquel cas elle est possiblement triste de la tristesse des siens.
Elle se sent vivante, elle vit, alors elle veut leur dire : "Ne pleurez pas, je vais très bien, je vous vois, je vous aime tout pareil" mais eux, ne la voient pas avec leurs yeux de chair. Ils la pensent peut-être seulement dans le cercueil. Puissent-ils ne pas se laisser aveugler de chagrin .
J'ai glissé ce coeur à la mer. Il est empli de l'Amour de Jean-Philippe, Isabelle, Sébastien, Marixu, ses fils et belle-filles, de l'Amour d'Elaia, Nina, Iban, Maya, Léo et Ehina, ses six précieux petits-enfants qu'elle aimait tant et qui étaient très proches de leur Mamyoune.
Puissent-ils sentir vite autour d'eux sa présence bienveillante. "Taty Danielle" est définitivement oubliée ; ne reste que notre Anne Ma qui reposera, maintenant parfaite, à l'abri de nos coeurs reconnaissants!
Le ciel lui même était triste ce soir, embrumé, vague et néanmoins doux. Les fleurs ont flotté nostalgiques en bout de plage, face au "Marron" Resort. Bon voyage ma belle amie !
Et j'ai reçu en rentrant ce mot de Gisèle, une amie d'école qui m'avait accueillie gentiment au lycée en 3ème en tant que "nouvelle" et qui à juste titre, se considérait comme ma " meilleure amie", jusqu'à ce que, dès la Toussaint, je repère Anne Marie . Et qu'alors, je la "lâche"comme "une vieille chaussette" pour une "fille des îles", comme elle la surnomme encore aujourd'hui . Elle a eu l'amour, l'intelligence et le délicatesse de ne pas m'en tenir rigueur. Nous sommes demeurées liées dans le temps. Voilà ce qu'elle écrit apprenant le départ d'Anne Marie
.Que dire? C’est difficile…C’est un pan du mur de notre jeunesse au lycée , qui s’est écroulé... Couscous...Anne Marie .........Au lycée, elle ( Anne Marie) était une figure qui se détachait par sa prestance, par son rire, par le désir de rendre service, d'assumer des responsabilités, de porter le registre à la Didi, et de rire beaucoup, beaucoup.
Je ne l’ai jamais vue en colère, je n’ai que le son de ses éclats de rire qui détendaient l’atmosphère..Je l’ai connue en 5ème..
Il y a quelques jours, je pensais à elle, je trouvais qu’elle avait la volonté féroce de vaincre (la maladie) car c’était dans son caractère bien trempé. Je ne t’ai pas demandé de ses nouvelles. Au cours de nos années de pension, nous avons formé un petit groupe exceptionnel et peut-être rare tant en qualité de personnages qu'en qualité de l’amitié profonde qui a perduré .C’est tout de même étrange que ces jours derniers j’étais en pensée avec elle, mois des voeux, et je projetais de l’appeler, était-ce un signe ? J’ai hésité…J’ai son rire en tête. Anne, je suis secouée.....
De ce petit groupe dont il est question restent Martine qui a eu 80 ans en janvier, Gisèle qui a eu 80 ans en mars et moi qui les ai eus en mai plus Armelle qui les aura en mai prochain. Le mur de notre jeunesse au lycée Dupuy de Lôme à Lorient est en effet bien menacé. Pan après pan, il faut bien que jeunesse (se) passe ma Gypsy! La fille des îles et Couscous ne resteront pas longtemps sans nous la-haut. Je me porte volontaire pour partir la première au pays des grandes retrouvailles .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire