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SO aujourd'hui was not the day finally !!!!
Quand j'ai commencé en mai 2006 mon voyage de 7 ans, j'avais consacré la première année à me défatiguer. C'était l'année des îles .
Il me semblait qu'il me faudrait bien toute une année pour me remettre de la fatigue de ces 63 ans vécus . Aves mes peurs, mes joies et mes épreuves et mes erreurs aussi
Sautant d'île en île, j'apprenais à nouveau à être libre, à l'intérieur. A me déconditionner en quelque sorte.
De la Nouvelle Calédonie au Japon en passant par le Vanuatu, Tahiti, les Marquises, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les mini iles entre, c'était comme si je n'avais rien d'autre à faire que de vivre, que d'être, sans obligation particulière, sans rien de spécial à accomplir , sans comptes à rendre à qui que ce soit, pour une fois.
Et voilà qu'à ma grande surprise, cet état me submerge à nouveau. Je ne me savais pas fatiguée : je le suis. Les 80 ans ont eu leur effet symbolique; depuis que j'ai cette nouvelle orthèse, je marche appuyée sur deux cannes. Ca ne me ressemble pas du tout. J'ai comme perdu le "goût ", comme on dit en Bretagne. Je n'ai aucune envie de me flageller pour autant . Mais il va falloir que je me ré-apprivoise. Ca prend du temps, de l'énergie. Je vais me les accorder. Je me remets cette fois de ma vieillesse en l'acceptant.
Je suis venue ici écrire sur le couple et je n'ai qu'une envie : celle de ne rien faire. Je ne suis pas de ces artistes qui, s'ils délaissent un moment leur passion, ne peuvent y survivre. Je ne suis pas un écrivain. J'écris vainement. Je conte, je témoigne plus que je ne crée.
Je peux rester des heures, allongée sur mon lit, à regarder littéralement ce que je vois de la fenêtre ou le contreplaqué du plafond et le ventilo, et à me sentir aux anges de voir et de laisser passer le temps. C'était donc ça une heure ! Tout est si relatif!
Mon corps se dé-tend. Cela ne m'empêche pas, comme en 2006/2007, d'aimer beaucoup, et même mieux sans doute, mais ça se fait comme sans moi. Enfin, comme si quelqu'un, à l'intérieur de moi, aimait à ma place, sans affect aucun. J'observe, c'est tout. Je peux mesurer le chemin parcouru. La co-fraternité profonde. Les effets de la loi d'attraction. Je suis juste bien. Telle une rêveuse de l'Infini.
Je ne sais pas combien de temps ça durera, peut-être que je n'écrirai pas. Cela voudra dire que ce n'était pas nécessaire. Les gens viennent pourtant, sans que je le leur demande, m'apporter de la matière, à réflexion, du moins ; les mariages arrangés seront-ils à ranger ? On verra bien.
J'ai encore vécu une journée de partage. J'ai passé des heures avec les si beaux enfants de Julie et de Somesh, à la boutique, à jouer à la marchande et juste à rire ; très reposant. Une des jeunes filles la plus jeune, Pooja, m'a peint les mains au henné. L'autre, Arty, m'a posé sur le front son "bindi".
Evidemment le résultat est meilleur sur ses mains jeunes que sur les miennes
Le serveur du Hi-Tide, enfin Rahul, m'a réservé un verre, un verre au pied sophistiqué, renforcé, parce que ma présence le soutient. Pas le verre, mais Rahul !
Attention : Demain 17 novembre 2023 - Vivez le bien . Pour moi c'est déjà certain ; je verrai débarquer Maebh, la fille cadette de Fergus, que j'aime profondément. Elle vient faire une semaine de stage de yoga à la Bamboo Retreat, devinez où ? A Palolem , à 200 mètres d'où je vis. Sans savoir où j'étais. Il fallait le faire! Un peu comme si, venant faire un stage de paniers tressés, dans le Connemara, un Indien débarquait justement- à Ballyconneely , à Foorglass !
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