samedi 18 novembre 2023

In India


 Quel sens du partage, de l'accueil . Quelle gentillesse dans ce pays si différent du nôtre par bien des côtés :  climat, odeurs, saveurs, couleurs,  saris, magnifiques,  nourritures délicieuses,  plats somptueux, épices délices, rituels nombreux, place des animaux dans la société, foule de détails à contempler ...mais ce qui me touche le plus c'est cette spiritualité au quotidien basée sur la bienveillance, l'acceptation de la différence et l'incroyable générosité démontrée. malgré la pauvreté.

1.4286 milliard de gens dans ce pays,  aujourd'hui le plus peuplé du monde,  et parmi eux  300 millions de des gens si pauvres que c'en est  presque inconcevable.  Le salaire moyen est de 181 euros. La nourriture est évidemment  très peu chère. La bouteille d'eau au restaurant est vendue 35  centimes  c'est dire qu'en boutique vous  pouvez acheter pour 25 centimes, 1,50 litre. Evidemment ils n'en achètent pas et boivent l'eau  trouble du robinet qui me rendrait malade.


Julie paye la location de sa boutique   25000 roupies  par mois soit 275 euros, celle du rickshaw 8000 soit 87 euros, le loyer de la maison: 8000 roupies/mois soit 96000  l'an ( 870 euros ) pour 1 cuisine, 1 salle de bain , 1 chambre où ils dorment, par terre,  à 6 car ils hébergent aussi le père du mari, !( 85 ans, veuf, alcoolique ). 

La scolarité des enfants : "elle s'élève à 580 € pour un écolier, à 890 € pour un collégien et à 1 160 € pour un lycéen par an . Une scolarité en lycée professionnel (LP) coûte en moyenne 130 € de plus qu'en lycée général ou technologique (LEGT). Pour le moment elle a un collégien, une lycéenne  : Vanktash   12 ans depuis le 15 aout, (particulièrement intelligent et créatif)  et Pooja (15 ans le 29 dec) . Arty  ci-dessous (17 ans le 3 mars  2024) ) a arrêté l'école et travaille à la boutique mais voudrait faire des études de commerce,  et apprendre l'anglais et un minimum d'informatique, ce que ses parents n'ont pas les moyens de lui offrir . Heureusement existe entre cette jeune maman et cette jeune fille, puisque seulement 16 ou 17 ans les séparent, une grande et tendre complicité et Arty compte bien sur l'aide de sa mère pour ne pas être mariée dans moins de 2 ans , comme son père l'envisagerait.  


Les rêves de Julie qui ne sait pas quel jour  elle est née, et n'est pas sûre de l'année,  qui a été mariée à 15 ans  (avec un homme qui n'en avait que 20 ),  qui ne sait ni lire ni écrire, sont

1°) que ses enfants fassent des études  

2°) qu'elle ait,  un jour,  un toit qui lui appartienne.  Elle a l'intention de retaper une ruine qu'elle a dans son village natal près d'Hampi, dans le Karnataka. Il lui faudrait pour cela mettre de côté l'équivalent de 25000 euros et déjà acheter les matériaux qui comme chez nous ne cessent d'augmenter  mais pour le moment tout ce qu'elle épargne en travaillant de 9h du matin à 11 h du soir dans sa boutique louée doit être alloué  à l'éducation des enfants et aux dots qu'elle doit constituer pour pouvoir marier ses deux filles.  Au minimum : 10000 euros pour chacune. Au départ la dot était une forme de compensation qui servait les filles du fait qu'elles ne recevraient pas les terres paternelles destinées aux garçons de la famille. 

Donc comment voudriez -vous qu'elle y arrive ? Il lui faut forcément de l'aide . Qu'un enfant sur trois au moins soit épaulé.




Si l'un de vous se sent une vocation, d'adoption virtuelle,  welcome ! Je ferai de mon côté tout ce que je pourrai, mais j'ai déjà pas mal d'engagements. Les parents, Mr Tuk-Tuk et Miss Julie, le font aussi, croyez-moi. Une cagnotte d'un euro par jour, c'est à dire une participation de 30 euros par mois si nous étions une dizaine de fidèles ferait des miracles sous ces cocotiers. 

Vous débarquez en pays inconnu et voilà qu'une semaine après, allez comprendre pourquoi , surtout si la notion de karma ne vous parle pas,  vous avez une famille non pas sur , mais dans les bras. Quelle chance j'ai.

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